Le mouvement des « slasheurs » est apparu dans les années 2000, nommé ainsi en référence au signe typographique « / » et créé par Marci Alboher en 2007. Il désigne des personnes qui additionnent plusieurs cordes à leurs arcs professionnels, pour des raisons financières, stratégiques ou simplement par passion. Vous rêvez d’aventure entrepreneuriale, mais avez du mal à sauter le pas ? Et si l’on vous disait qu’il était possible de conjuguer indépendance, travail et plaisir ? Petit guide pour devenir boucher-informaticien.

Slasher, c’est quoi ?

Les slasheurs sont des travailleurs qui exercent plusieurs activités en parallèle, sans que ces dernières n’aient forcément de lien entre elles. Pour eux, il n’existe pas de voie unique, ils privilégient la polyvalence et le fait d’être plus généraliste que spécialiste. Ce mode de travail n’est pas nouveau, mais le fait d’avoir donné un nom à ce phénomène le valorise. En effet, dans une société dans laquelle la tendance est à la carrière ou l’expertise poussée, il peut être compliqué de se donner le droit d’explorer plusieurs sujets.

Il existe ainsi trois catégories de slasheurs (ou pluriactifs en français). Tout d’abord on retrouve ceux qui cumulent plusieurs emplois salariés. Puis, ceux qui combinent emplois salariés et activité indépendante. Et enfin les indépendants multiples. François-Xavier de Vaujany, Professeur de management à l’université Paris-Dauphine, redécoupe ces catégories en deux sous-catégories. Les pluriactifs synchrones, qui cumulent salariat et entrepreneuriat sur une même année, et les asynchrones qui, eux, enchaînent différents emplois sur une plus longue période.

L’avantage principal qu’apporte le slash découle de la multiplication des expériences. En effet, souvent, les domaines professionnels sont variés, créant l’acquisition de compétences diverses. Les slashers sont ainsi habiles dans les changements, fréquents ou non, et s’ancrent dans la polyvalence. Autre avantage majeur, ils peuvent s’appuyer sur un réseau professionnel élargi et multiforme. Enfin, slasher peut être une bonne façon de mettre un pied dans l’entrepreneuriat, surtout pour ceux qui souhaitent se lancer, sans pour autant se lâcher sans filet.

Mais qui dit avantages dit inconvénients. Ce mode de travail exige une organisation rigoureuse entre les différents projets. De cette organisation peut découler une fatigue physique et mentale. Et l’instabilité financière que cela engendre peut également se transformer en frein.

Slasher, pourquoi ?

Le monde du travail est en train de vivre une nouvelle grande transition : la maison s’hybride, on y travaille de plus en plus, et les lieux de travail se gamifient. Le slash est devenu la réponse naturelle aux nouvelles attentes des collaborateurs. Plus flexible, il permet d’expérimenter plus de choses, car le temps des 40 années passées dans une même entreprise est révolu, ou presque. Et cette transition est possible grâce à plusieurs facteurs.
Le principal est générationnel. En effet, cette fameuse génération Y, qui ne sait pas vivre sans internet, qui a créé l’uberisation, de nouveaux statuts juridiques (comme celui d’autoentrepreneur) a désormais besoin d’une rencontre entre l’offre et la demande quasi instantanée. Mais cela ne leur est pas réservé, ce phénomène touche tous les âges et toutes les classes socioprofessionnelles. Pourquoi ? Parce que la notion de bien-être au travail est au cœur des nouvelles problématiques de notre société. Il représente le nouvel objectif professionnel de chacun, car si l’on est heureux à son travail, l’épanouissement personnel n’en sera que plus grand. Il faut trouver sa raison de se lever le matin, ou ikigaï, comme disent nos amis nippons. Venu tout droit de la ville d’Okinawa, l’Ikigaï est la jonction parfaite entre aptitudes, goûts, sens et nécessités, comme l’explique Christine Vanbremeersch dans son livre Trouver son Ikigaï.

Devenir Slasheur

Une étude du salon SME menée en 2016 dénombre plus de 4 millions de slasheurs en France, ce qui représente 16 % des actifs. Parmi eux, une grande partie l’est par nécessité. En effet, 73 % des personnes qui choisissent de pratiquer une deuxième activité le font pour augmenter leur revenu.

La pratique du slash offre l’opportunité d’avoir un métier-passion. Selon la même étude toujours, 77 % des pluriactifs pratiquent leur deuxième activité dans un domaine différent du premier. Qui a dit qu’un employé de banque ne pouvait pas être aquarelliste ? Peut-être qu’il échouera, peut-être qu’il deviendra un peintre de renom. Dans les deux cas, cette personne aura tenté une expérience et pourra se targuer d’avoir eu un jour des toiles à son nom en vente.

Car slasher, c’est aussi s’ouvrir une porte vers une bulle d’oxygène, tout en gardant une sécurité financière, c’est exercer sa passion sans avoir peur de tout perdre. On fait face également à l’une des conséquences du rétrécissement de la frontière entre la vie professionnelle et la vie privée. Comme l’illustre très bien Flora Clodic-Tanguy dans son  Petit manifeste d’une slasheuse heureuse, slasher permet d’expérimenter tous les champs des possibles.

Slasheur est aujourd’hui plus qu’un adjectif pour désigner des personnes aux multiples casquettes, c’est une réelle manière de penser. Il est à noter que l’objectif pécuniaire n’est pas toujours le seul. En effet, les actions de bénévolat par exemple font partie intégrante de l’identité d’un slasheur. Cela permet d’avoir la sensation de vivre plusieurs vies à la fois. Ce n’est donc pas adapté à tous, mais bel et bien pour tous ceux qui veulent combiner leurs passions ou s’essayer à de nouvelles expériences professionnelles. Et vous, vous slashez ?

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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