Au printemps 2018, une étude américaine plaçait l’iPhone comme symbole de richesse et objet de différenciation social. Mais qu’en est-il dans le milieu professionnel ? Faut-il avoir le tout dernier smartphone sorti sur le marché pour être pris au sérieux dans le monde du travail ? On parle beaucoup de transformation numérique, mais est-il bien nécessaire pour une entreprise de fournir à ses salariés des smartphones dernier cri ?

Il était une fois l’élitisme numérique

Qui n’a pas sorti son nouveau smartphone en réunion, empli de fierté et de passion pour son nouveau joujou ? Toquade ou véritable symbole de réussite ? Pour avoir entendu des collaborateurs faire cette réflexion à la direction des systèmes informatiques : « Personnellement, je travaille mieux sur iPhone », la question de la productivité selon la gamme du smartphone se pose-t-elle réellement ?

Effectivement, Apple reste synonyme d’innovation, ce qui est surprenant à l’heure où la valeur de l’iPhone serait en chute libre. En effet, au deuxième trimestre 2018, l’entreprise de Cupertino perdait du terrain face à Android en Europe, son deuxième marché mondial. « Ah je ne peux pas vous aider je suis sur iPhone. » Entendu lors d’un tutoriel pour l’application cultissime Instagram pour répondre à une question sur l’équivalence de la fonctionnalité sur Android. Cette intervenante savait-elle qu’elle venait de s’aliéner la majorité de l’assistance ? Car en France, le système Android domine encore largement les ventes, reléguant l’iPhone à la troisième place du classement des ventes de smartphones. Nous vous rassurons, les fonctionnalités des Stories, sujet de la question du public, fonctionnent aussi bien sur les deux systèmes.

En dehors de la marque, bien sûr certaines fonctionnalités ou applications tierces comme les interfaces d’appels sont utiles aux commerciaux, ou encore la haute résolution photo demeure indispensable au community manager. Un smartphone haut de gamme se différencie souvent par la qualité de son appareil photo, la capacité de sa mémoire interne, son autonomie, mais ensuite on distingue beaucoup de gadgets accessoires.

Serait-ce bien raisonnable ?

La question se pose : à l’heure des gilets jaunes et de la dénonciation de l’emprise des valeurs capitalistes, l’acquisition d’un smartphone dernier cri ne serait-elle pas mal venue ?

D’une part, en France la proportion de gens détenant un smartphone a plus que triplé entre 2011 et 2016. Certes le smartphone s’est démocratisé, mais reste un symbole d’ascension sociale et d’aisance. Qu’en est-il de la consommation dématérialisée ? Car avec l’usage d’un smartphone vient l’achat d’applications, et un forfait supérieur pour avoir plus de data. Passons sur ceux qui en changent régulièrement, avons-nous vraiment besoin d’un nouvel appareil tous les ans ?

D’autre part, les beaux jours de la consommation numérique pourraient bien être derrière elle. En 2019, certains prédisent un ralentissement pour les grosses pointures de la technologie. En raison notamment des scandales médiatiques qui ont contribué à dévaluer l’activité numérique.

Autre raison, la téléphonie mobile évolue vers un investissement de moyen terme, sans doute dû au coût prohibitif de certaines machines. Chose que reflète le recul des ventes de smartphones dans le monde. D’autres choisissent le reconditionnement, proposé depuis longtemps par Apple et plus récemment par des revendeurs d’Android, l’occasion d’un coup double : une bonne affaire et un geste pour l’environnement. Et vous, donneriez-vous une seconde vie à un smartphone usagé ?

Le smartphone symbole d’une entreprise en bonne santé ?

Il existe d’autres signes extérieurs d’une activité florissante, en plus de la traditionnelle voiture de fonction quelque peu dépassée. Mais lesquels comptent un petit peu, beaucoup, vraiment au final ? Un abonnement à un club de gym select, les offres vacances avantageuses, en somme : un bon comité d’entreprise. Un spectacle parisien hors de prix ? Pas de soucis, le CE est là. Des réductions imbattables à Val-D’Isère ou des vols à prix doux pour la Martinique en plein hiver, ça claque quand même !

La marque employeur n’a jamais été aussi prisée, ainsi que la fidélisation des collaborateurs par d’autres moyens que le salaire. Le smartphone est-il vraiment essentiel ? Car aujourd’hui ce qui compte vraiment n’est plus forcément matériel ni superficiel. Le dernier classement des entreprises où il fait bon travailler, selon Glassdoor, atteste de cette réalité. Et n’en déplaise aux grandes marques de smartphones, parmi les points forts cités, on retrouve souvent la notion d’épanouissement professionnel, la place à l’initiative et l’acquisition des compétences, et non l’acquisition d’un nouveau smartphone à tous les Noëls.

L’humain remporte donc cette manche. Pendant ce temps-là, certains pays comme l’Inde réfléchissent à élargir leur taxation sur l’import de produits de luxe pour englober les smartphones haut de gamme. La nouvelle réussite résiderait-elle dans la culture d’entreprise hors connexion, du temps du Nokia 3310 ?


Article rédigé par Les Chuchoteuses
pour WOJO

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