Et si le temps de « celle qui a le plus grand nombre de contacts sur LinkedIn » ou « celui qui a le plus d’amis sur Facebook » était bientôt révolu ? De nombreuses études suggèrent que la taille de notre cerveau limite nos possibilités d’interactions sociales, faisant mentir l’adage « plus on en a, mieux c’est ». Quelles conclusions en tirer pour notre networking professionnel ?

L’avènement des réseaux sociaux a provoqué un boom sidéral de notre nombre d’amis. On y trouve pêle-mêle nos amis d’enfance et d’aujourd’hui, mais aussi notre prof de français de 5e, notre amoureux(se) de CM2 ou encore notre stagiaire de l’an 2000, avec lequel on avait sympathisé autour de la machine à café. Nous sommes tous d’accord pour avouer que rien de tout cela n’est bien grave ni même réel… mais cela pourrait toutefois s’avérer contre-productif si l’on en croit les travaux de Robin Dunbar.

150 is the limit

Ce professeur de psychologie à l’université d’Oxford a comparé la taille du cerveau de différents groupes de primates avec la taille des groupes sociaux dans lesquels ils s’intègrent. Il en a produit, dans les années 90, une formule mathématique qui lui permet de calculer que 147.8 est la taille moyenne d’un groupe optimal d’individus chez les humains. Un nombre confirmé par l’étude de la taille de nombreux villages et tribus dans différents cultures. Robin Dunbar explique cette étonnante moyenne par le fait que notre cerveau n’est pas capable d’entretenir plus de 150 relations suivies et de qualité, faute de temps et de ressources cognitives disponibles. Ce nombre peut varier légèrement d’un individu à l’autre, sans jamais s’éloigner beaucoup de la barre des 150. Dunbar observe également que les groupes au-delà de 150 individus nécessitent des règles plus restrictives et des normes communes pour maintenir leur stabilité et leur cohésion.

Le nombre de Dunbar dépassé par les réseaux sociaux ?

Or les possibilités offertes par les réseaux sociaux font miroiter la possibilité de casser ce plafond de verre et d’entretenir un réseau virtuel bien plus important que notre réseau IRL (In Real Life). L’hypothèse selon laquelle nous serions en mesure de démultiplier les interactions sociales a été testée par deux études britanniques en se penchant sur le réseau online d’individus et sur leur niveau d’interactions au sein de ce réseau. Elles ont abouti à la conclusion que notre capacité d’interactions est aussi limitée sur la toile que dans la vraie vie, avec un plafond qui tourne autour de 150 relations. Cela vient donc appuyer l’hypothèse de Robin Dunbar sur l’existence d’une contrainte cognitive sur la taille maximum du groupe humain avec lequel un seul individu peut interagir : même les réseaux sociaux digitalisés ne pourraient pas la contourner.

Le ménage, c’est maintenant ?

Alors, qu’est-ce qu’on fait de nos 332 amis Facebook et 354 contacts LinkedIn ? On les jette ? Oui, suggèrent certains spécialistes des relations humaines. Qu’elle soit en ligne ou pas, construire et entretenir une relation demande du temps et de l’attention, denrées dont nous ne disposons pas de manière illimitée.

Un trop grand nombre de relations altère la qualité des liens que l’on est capable de nouer. Résultat, au lieu de développer avec constance des relations solides, nous nous éparpillons dans des relations trop superficielles pour pouvoir en tirer parti (ou apporter quelque chose d’utile à autrui), que ce soit émotionnellement ou professionnellement.

La qualité, secret de la cohésion d’un réseau

Quand on y réfléchit, on est naturellement plus enclin à mettre en relation deux personnes avec qui l’on interagit régulièrement et dont on a suivi l’évolution : pourquoi alors ne pas se limiter aux individus que nous connaissons vraiment ?

Dunbar explique la limite de la taille des groupes sociaux par notre capacité à percevoir les interrelations entre les individus, mais aussi à mémoriser les affinités, les conflits, les antériorités de chacun : des informations clés lorsqu’il s’agit de créer de la cohésion. Les militaires semblent l’avoir compris depuis belle lurette, puisque la légion romaine fonctionnait déjà par centuries…

Si vous vous demandez comment décliner cette règle dans votre activité professionnelle, plongez-vous dans Le Point de Bascule : comment faire une grande différence avec de petites choses (éditions Flammarion). Malcom Galdwell y détaille, entre autres, les fondamentaux de la règle des 150 dans la vie de l’entreprise. Une lecture qui devrait vous aider à vous poser les bonnes questions sur vos relations online, et resserrer les liens avec celles qui méritent davantage d’attention !

Article rédigé par Clémentine Garnier
Pour Wojo, Business Humanizer

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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