Tout le monde a déjà entendu parler de burn-out, le syndrome de l’épuisement professionnel, qui commence à lentement se faire reconnaitre au sein des entreprises. Mais qu’en est-il du bore-out, son pendant inverse ? Le docteur François Baumann, auteur de « Bore out, quand l’ennui au travail rend malade », donne la définition suivante de ce nouveau mal, en passe de prendre le devant de la scène : « être en bore-out, c’est être à bout du fait d’un manque de travail, d’un manque de motivation ou encore de défis professionnels ».

Vous pensez vous aussi être victime du syndrome de bore-out ? Ici, nous décrivons les symptômes, les causes et les profils types, avant de vous donner quelques conseils sur la façon d’en sortir.

Les symptômes du bore-out

Avec le bore-out, c’est la sous-charge de travail ou l’absence de tâches signifiantes qui provoquera votre insatisfaction. Car derrière une apparente oisiveté ou décontraction au bureau se cache un véritable manque de stimulation intellectuelle, très dévalorisant et paradoxalement, très stressant. L’ennui quotidien se traduira alors en vraie souffrance, parfois déguisée sous les symptômes suivants :

  • Démotivation, difficulté à s’impliquer dans le peu de tâches à réaliser
  • Sentiment de dévalorisation de soi, d’inutilité : la perte de confiance s’installe
  • Déconstruction de la personnalité, questionnement de son rôle dans la société
  • Culpabilité, isolement du reste du groupe
  • Détérioration des relations en général : collègues, mais aussi famille et amis
  • Tristesse, chutes dépressives

Selon une étude anglaise nommée « Bored to death », les salariés qui s’ennuient au travail présentent même un risque deux à trois fois plus élevé d’accidents cardiovasculaires que ceux dont l’emploi est stimulant. Lisez l’étude !

Quelles entreprises, quels profils sont concernés ?

Selon Christian Bourion, auteur de l’étude « Le Bore-out Syndrom », celui-ci serait « la maladie honteuse d’un Occident où il n’y a plus assez de travail pour occuper les salariés, même talentueux ». Il estime ainsi que l’inactivité concernerait jusqu’à 30% des salariés.

Alors, qui est concerné ? La réponse varie selon que vous êtes face à une sous-charge de travail pure et dure, ou bien face à l’absence de tâches signifiantes, ne vous apportant pas la reconnaissance attendue.

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La sous-charge de travail

  • Le domaine public : la sous-charge de travail a longtemps été l’apanage du domaine public et des collectivités territoriales, qui créaient des emplois « pour rendre service » plutôt que pour répondre à de réels besoins, avec une politique d’embauche consécutivement inadaptée.
  • Les grandes entreprises : dans une ère de ralentissement de la croissance, de plus en plus de grandes entreprises ont refusé d’avoir recours à des politiques massives de licenciement, guettant le redémarrage de l’activité. Ceci entraîne une répartition des tâches avec, à la clé, une charge de travail moins élevée par salarié.
  • Les activités saisonnières, l’événementiel : certaines activités, comme dans l’hôtellerie par exemple, ou encore dans les agences d’événementiel ciblées, alternent les pics d’activité intenses et les pics creux. Résultat : des salariés qui peuvent frôler le bore-out certains mois de l’année, et le burn-out le reste du temps.

Le manque de stimulation

Dans le cas d’un manque de stimulation ou d’une pénurie de tâches significatives, l’ensemble des entreprises, grandes ou petites, publiques ou privées, peuvent alors être concernées, car la différence se joue non pas au niveau de la structure, mais à un niveau individuel, le niveau du salarié. Certains profils sont alors plus facilement affectés :

  • Les salariés qui se retrouvent du jour au lendemain sans affectation (la célèbre « mise au placard)
  • ceux qui sont surqualifiées par rapport à leur poste
  • ceux pour qui le travail est central et nourrissent des expectatives plus élevées

Parmi ce dernier groupe, les jeunes diplômés y sont particulièrement surreprésentés. Pourquoi ? Le docteur François Baumann explique : « Aujourd’hui, l’emploi doit être source d’épanouissement. Nous éduquons nos enfants comme cela, nous leur faisons faire de longues études. Nous leur faisons croire à la réalisation par le travail. Mais lorsque ces derniers arrivent sur le marché de l’emploi, c’est la grosse désillusion. Résultat : il y a encore plus de souffrance due à l’ennui ».

Dans l’article du Monde sur le bore-out, Jean-Claude Delgènes, actuel président du cabinet Technologia pour la prévention des risques liés à l’activité professionnelle, ajoute : « les jeunes rament pour pouvoir s’insérer et ils se raccrochent souvent aux branches avec un boulot par défaut. L’ennui au travail est encore plus dur à vivre quand on est jeune et diplômé ».

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Comment réussir à en sortir ?

Du fait de la difficulté qu’il y a en ce moment à trouver un emploi, parler de bore-out au travail peut être mal perçu : politiquement incorrect. Si en plus la personne concernée mentionne que cet ennui la conduit à un profond mal-être, une vraie souffrance, cela peut devenir inconcevable. Voici donc 4 étapes pour sortir du bore-out :

1) Prendre conscience de votre mal-être

La première étape est de prendre conscience de la situation. En effet, il est impossible de réagir avant d’avoir mis les mots sur son propre mal, et sans avoir pris la décision d’en sortir. Certains salariés, en effet, peuvent s’enliser des années dans une situation de bore-out : la honte, la peur de ne pas être compris ou de ne pas retrouver de travail, les promesses de changement de leur employeur (qui n’arrivent finalement pas), les emprisonnent dans une situation qu’ils perçoivent sans issue.

2) Cibler la cause de votre bore-out

Il s’agit ensuite de déterminer si la cause de votre bore-out se situe au niveau d’une sous-charge de travail pure et simple, ou d’autre chose : inadéquation entre missions et compétences, manque de tâches significatives et de reconnaissance, etc. Normalement, cette étape succède à la première avec facilité.

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3) Trouver le bon interlocuteur

Se plaindre à ses collègues dans l’espoir que l’information remonte n’est pas une bonne option. Le bore-out bénéficiant d’une faible crédibilité, il est probable que votre message soit déformé en chemin, et que les bruits qui remontent aux oreilles de votre manager concernent davantage un manque de motivation et d’implication de votre part dans l’entreprise, que votre mal-être. Alors, prenez le taureau par les cornes, et adressez-vous directement à votre responsable, voire au responsable de votre responsable. Vous pouvez également impliquer dans la procédure un membre des Ressources Humaines en qui vous avez confiance. Un bilan de compétences pourra, et qui sait, une formation interne pour évoluer vers un autre poste qui se libère, pourra vous être proposé, si vous êtes chanceux.

4) Intenter un procès à son entreprise

Cette rubrique est mi-humoristique, cependant sachez que des salariés ont récemment conduit leur employeur devant les Prud-Hommes pour des cas similaires. En voici un exemple : celui de Frédéric Desnard dont le procès s’est ouvert en janvier 2016. Preuve que le phénomène « bore-out » prend de l’ampleur. A méditer, à l’ombre de sa plante de bureau.

5) Partir, quand la situation le permet

Parfois enfin, seul un nouveau départ peut permettre de sortir de cette situation dans laquelle on s’est enlisé, ou à laquelle il n’existe pas d’issue. Si les solutions proposées par votre entreprise ne sont pas satisfaisantes, il vous reste encore l’option de partir… pour peu que vous le puissiez. En effet, certains secteurs ou catégories d’âge, on le sait, bénéficient d’un accès à l’emploi réduit (un(e) trentenaire dans l’informatique sera plus facilement employé(e) qu’un(e) sexagénaire dans le journalisme ou la communication). Néanmoins, rien n’est impossible, et, dès lors qu’on a trouvé l’origine de son problème et pris la résolution de s’en sortir, alors il n’est rien que l’on ne puisse accomplir ! La motivation triomphe toujours. Retrouvez la vôtre ! Bon courage, tenez-nous au courant.

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