Le workation, mythe post Covid ou légende urbaine ? Bien réel et d’actualité, le workation séduit de plus en plus de salariés et d’entreprises en quête de flexibilité et de bien-être au travail.
En bref :
– Le workation permet aux collaborateurs comme aux indépendants de télétravailler temporairement depuis un lieu dépaysant.
– Il séduit les télétravailleurs (dépaysement, nouvel équilibre pro/perso, etc.) mais aussi certains employeurs (motivation, image de marque, etc.).
– Mais attention aux pièges (déception, isolement, logistique, etc.) : un bon cadre et une organisation rigoureuse sont clés pour en tirer tous les bénéfices.
Partir travailler à Bali ou dans un village perdu des Pyrénées : en 2025, le workation n’est plus réservé aux travailleurs indépendants. Il s’invite désormais dans les politiques RH des entreprises, comme Publicis avec son programme “Work your World” de six semaines ou encore ManoMano (huit semaines). Si la promesse fait rêver, elle mérite d’être bien encadrée pour tenir ses promesses… et éviter les écueils.
Le Workation, définition d’un nouvel art de travailler
Le workation (contraction de work / travail, et vacation / vacances), désigne un mode de travail hybride dans lequel un salarié ou un indépendant télétravaille (pour une durée déterminée) depuis un lieu qu’il a choisi, en France ou à l’étranger.
Côté travailleur, cette pratique répond à une aspiration croissante de vivre de nouvelles expériences et rompre avec la routine. Côté RH, c’est un moyen d’attirer des profils atypiques et fidéliser des talents.
Ne pas confondre workation et bleisure
Le bleisure (contraction de business et leisure) consiste à anticiper ou prolonger un déplacement professionnel par quelques jours de loisirs. Le workation implique une période prolongée de travail effectif à distance.
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Les principales destinations de Workation
Il existe de nombreux classements. L’Indonésie et la Thaïlande, Le Portugal et l’Espagne, La Croatie et la Hongrie, mais aussi l’Afrique du Sud et le Japon ont la cote. Leur dénominateur commun ? La douceur du climat, un pays considéré comme safe, une destination touristique (donc bien desservie) et cosmopolite, sans oublier une communauté d’Occidentaux qui travaillent sur place.
🌞 Pour autant, faut-il partir à l’autre bout du monde pour profiter des bienfaits du workation ? Pas nécessairement : le besoin est surtout de se dépayser, changer d’environnement et trouver un lieu qui restaure un équilibre vie pro / vie perso.
Vous envisagez de demander à votre employeur de tester ce modèle ? Pour éviter d’être éconduit, assurez-vous d’une destination rassurante pour lui, qui a besoin de vous savoir en sécurité et dans des conditions de travail optimales.
Workation, bonne ou mauvaise idée ?
Si les allures de carte postale du workation font rêver, mieux vaut savoir à quoi s’en tenir. La vie d’expatrié n’a pas grand-chose à voir avec nos expériences vacancières. On vit rarement dans une maison avec piscine, on ne va pas à la plage à pied, on y vit aussi pendant la saison des pluies, l’accès aux soins médicaux n’est pas aussi simple qu’en France, etc.
Mieux vaut aller faire une visite et échanger avec des travailleurs sur place pour se représenter le quotidien, le coût de la vie et du visa, etc. Vous ne connaissez personne ? L’ambassade pourra vous mettre en relation.
L’expatriation mis à part, le workation présente sensiblement les mêmes avantages… et inconvénients que le full remote. Voici le récap’ :
| Avantages | Inconvénients |
|---|---|
| Expérience stimulante : Choisir soi-même son environnement de travail renforce la motivation, la satisfaction, et donc l’engagement. | Démarches administratives : Avec votre employeur qui doit adapter votre contrat de travail et votre pays d’accueil. |
| Dépaysement et créativité : Une nouvelle région, un nouveau pays offrent l’opportunité de découvrir d’autres façons de vivre et travailler, nourrissant ainsi la créativité. | Organisation logistique : Réserver un lieu adapté (connexion, fuseau horaire, ergonomie) demande anticipation et rigueur. |
| Amélioration du bien-être mental : Se ressourcer dans un cadre choisi aide à réduire le stress et prévient le burnout. | Tentations et risque de déconnexion : Difficile parfois de poser des limites claires entre temps pro et perso, surtout dans un lieu qui évoque les vacances. |
| Renforcement de l’autonomie : Le workation encourage responsabilisation des collaborateurs et démontre la confiance de l’employeur. | Isolement : Éloigné de ses collègues, le salarié peut être moins bien informé, et éprouver un sentiment d’exclusion. |
| Attractivité et marque employeur : Proposer le workation valorise la flexibilité de l’entreprise et renforce sa marque employeur. | Inégalités d’accès : Certains métiers ou collaborateurs peuvent difficilement en bénéficier, créant un sentiment d’injustice. |
| Une image qui « passe mal » : Attention à ce que l’on donne à voir. Clients, collaborateurs et managers ne sont pas tous prêts à entendre que leur interlocuteur est allé surfer avant de se connecter à une réunion. 😉 |
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Comment réussir son workation ?
Quelques précautions s’imposent pour éviter les inconvénients ci-dessus.
Choisir le bon lieu
À Bali, Sao Paolo ou les îles Chausey, le succès d’un workation repose d’abord sur le choix de la destination. Les critères climatiques et sécuritaires mis à part, assurez-vous de pouvoir travailler dans de bonnes conditions :
- Wi-Fi fiable, sécurisé et haut débit pour assurer une connexion continue. Pas de coupures d’électricité non plus.
- Calme et ergonomie de votre nouvel espace de travail (ne misez pas sur une auberge de jeunesse, svp).
- Fuseau horaire compatible avec celui de votre équipe.
- Facilité d’accès de votre destination (proximité des transports, services sur place).
👉 Les espaces Wojo x Mama Works offrent plus de 170 adresses en France et en Europe, de Calais à Barcelone, en passant par Brest (vue dépaysante garantie ;-), Saint Malo ou la côte Basque. Pour aller plus loin, vous pourrez aussi opter pour les Wojo Brésil et Wojo Africa avec des bureaux clé en main, du Wi-Fi garanti et des environnements inspirants, idéaux pour un workation sans mauvaise surprise.
S’organiser pour garder le lien avec vos collègues
Un workation réussi doit être aussi invisible que possible pour le reste de l’équipe. Rigueur et communication sont donc de mise :
- Informez de vos horaires de travail en cas de décalage horaire.
- Soyez ponctuel et impliqué lors des réunions (résister à la tentation d’afficher les palmiers de votre jardin en fond d’écran). Veillez à allumer votre caméra pour vous montrer.
- Prenez le temps d’échanger avec « toutes » vos parties prenantes, afin de préserver une relation de qualité et ne pas laisser la distance vous effacer des esprits.
- Tenez vos objectifs comme auparavant !
Certaines entreprises établissent une charte workation pour encadrer cette pratique, éviter les frustrations et dérapages.
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Garder un bon équilibre pro/perso
La tentation est grande de basculer vers un mode “vacances ”… ou à l’inverse, de ne jamais décrocher pour prouver votre engagement. Pour un équilibre durable en full remote, fixez-vous un cadre :
- Respectez vos horaires de travail et répondez présent en cas d’urgence dans la limite du raisonnable.
- Séparez votre bureau de votre lieu de vie : sauf exceptions chronométrées, on ne travaille pas sur sa terrasse face à la mer, mais assis à un bureau.
- Préservez les moments de vraie déconnexion (on oublie la culpabilité liée à votre nouveau lieu de vie).
- Restez connecté au monde du travail : travaillez régulièrement dans un espace de coworking ou tout autre lieu dans lequel vous croiserez d’autres professionnels.
Pourquoi proposer le workation à ses équipes ?
Pour 98% des DRH, « le modèle classique de gestion de la performance devient obsolète » (source Deloitte, Rapport 2025 Global human capital trends). Aujourd’hui, les organisations cherchent des approches qui misent sur l’individualisation et la projection à long terme. Alors que le flex office, le full remote ou la semaine de 4 jours se banalisent, le workation fait partie des expérimentations !
Une marque employeur qui détonne
Offrir cette flexibilité témoigne de la confiance accordée aux collaborateurs et de la modernité du management. C’est aussi un atout qui correspond aux attentes actuelles. En 2025, 68 % des salariés français déclarent privilégier les entreprises qui favorisent l’équilibre vie pro/perso (source : Baromètre Parlons RH 2025).
Des collaborateurs heureux
Côté bien-être, le workation devient un outil pour endiguer le mal-être grandissant de certains collaborateurs : 25% se disent en mauvaise santé mentale. Leur donner la possibilité de choisir leur lieu de vie, faire preuve de confiance en leur capacité à s’acquitter de leur tâche à distance, contribue à créer une relation gagnant-gagnant.
C’est aussi un moyen de fidéliser des talents qui s’estiment insuffisamment payés en leur permettant de vivre des aventures enrichissantes qu’ils pourront ensuite valoriser.
Moins de turn over et moins d’absentéisme ?
Il n’existe pas encore d’étude sur l’absentéisme et / ou la démission au sein des entreprises qui autorisent le workation. Il reste donc à prouver que le bien-être accru d’un collaborateur en « villégiature » permet à l’entreprise de réaliser des économies en termes d’arrêt maladie et de turn over… 😉.
Finalement, le workation s’affirme comme un levier d’enrichissement personnel pour les collaborateurs et d’attractivité pour les entreprises. Une pratique inspirante à intégrer progressivement dans les politiques RH de demain !
