Les femmes veulent-elles être entrepreneuses ? L’an dernier, 59 % des femmes de 20 à 29 ans exprimaient leur intérêt pour l’entrepreneuriat. Mais ces dernières n’étaient que 26 % à avoir franchi le pas (Baromètre Bold 2023). Alors, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, on a souhaité se pencher sur les motivations et obstacles rencontrés par les dirigeantes en France.

En 2023, un peu plus d’un tiers des TPE-PME-ETI étaient dirigées par des femmes. Cela pourrait sembler presqu’honorable mais elles ne sont en réalité que 12% à la tête d’entreprises de plus de dix personnes.
Le plafond de verre tant décrié dans le salariat existerait-il donc aussi dans l’entrepreneuriat ? Assurément. Mais la réponse mérite toutefois d’être nuancée, chiffres à l’appui (pardon d’avance pour cette approche mathématique 😉).

Les entrepreneuses dans l’entrepreneuriat en 2023 : la parité est pour après-demain ?

Des créations annuelles d’entreprises qui rendent optimistes

L’an dernier, les Français ont créé un peu plus d’un million d’entreprises.
En 2022, 33,5% des créateurs étaient des créatrices (data non disponible pour 2023 au moment où nous publions cet article), un chiffre en progression régulière depuis plusieurs années (Infogreffe).

Source Insee

Sur ce million, plus de la moitié a été créé sous le régime de la micro-entreprise (soient des entreprises de moins de 10 salariés), réparties à part presqu’égales entre femmes et hommes (57% d’hommes et 43 % de femmes).  

🚀Côté start-up innovantes en revanche, les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à lancer de nouveaux projets. Un phénomène observé depuis 2020 et la crise Covid, qui semble avoir été un déclencheur puissant (Willa, Le gender gap dans l’entrepreneuriat, janv. 2024).
Un chiffre à nuancer toutefois, car si l’on regarde toutes les catégories (et pas seulement l’innovation), les femmes n’ont créé que 10% des start-up en 2022 selon le Baromètre SISTA 2023.
On le voit, d’un chiffre à l’autre, l’optimisme s’enflamma ou vacille. Retenons toutefois que les chiffres progressent, et qu’il y a des solutions pour soutenir les (futures) entrepreneuses et transformer l’essai (voir plus bas).

Où sont les entrepreneuses ?

Contrairement aux idées reçues, les femmes entrepreneuses sont loin de se cantonner aux services et à la petite-enfance. Certes les micro-entrepreneuses (moins de 10 salariés) sont majoritairement présentes dans l’enseignement, la santé et l’action sociale. Mais ces derniers sont aussi à parité avec les hommes dans l’industrie (eh oui ! Bpifrance le Lab, Dirigeantes et dirigeants de PME ETI, quelles différences, 2023).
💪 Et lorsque l’on se penche sur les autres typologies d’entreprises (10 salariés et plus), on constate qu’elles entreprennent dans tous les domaines… même si elles sont peu nombreuses :

Les dirigeantes de start-up

Si l’on se concentre sur le million de start-ups françaises, seules 24 % étaient dirigées ou codirigées par des femmes en 2022. En 2023, 22% de ces dernières se dédiaient au développement durable, puis au e-commerce (13%) et au bien-être 10%*. Mais on trouve aussi des start-uppeuses dans l’agriculture / l’alimentation et dans la Tech (Willa 2024).
*Vous vous posez la question ? Les hommes, eux, sont d’abord présents dans les services financiers, le développement durable et la Tech ?

Si l’on zoome maintenant sur les start-ups à impact (au nombre de 1 000 en 2022), seules 27 % sont fondées ou cofondées par des femmes.
👎On reste donc loin de la parité, malgré l’intérêt manifeste des femmes pour ce sujet.

Les dirigeantes de PME-ETI

N’en déplaise aux clichés, les secteurs dans lesquels les dirigeantes de PME-ETI se lancent ne diffèrent pas de ceux des hommes : en tête le service aux entreprises, puis l’industrie et le commerce. Mais aussi, le BTP, le transport ou l’agriculture (Bpifrance Le Lab, 2023).

Le vrai visage de l’entrepreneuriat féminin

Alors, qui est l’entrepreneuse « type » ?

Figurez-vous que l’entrepreneuse est en tous points similaire à son homologue masculin : la cinquantaine, en couple, mère de famille, un bac + 5 ans au moins en poche.

Ok ok la comparaison s’arrête là : une femme se lance deux fois plus tard qu’un homme dans l’entrepreneuriat, pour des raisons diverses. La moitié éprouve le besoin de faire ses preuves dans le salariat d’abord ; un tiers attend d’avoir eu son premier enfant, etc. Elle a fait des études dans le commerce, la gestion ou le management, alors que les hommes ont des formations techniques et scientifiques.
👏Mais, et c’est tout de même un beau signe d’audace, 46 % ne sont pas cadres dirigeantes avant d’entreprendre, contrairement aux hommes.

Une repreneuse dans l’âme

On en parle peu, mais c’est pourtant là que se cachent les dirigeantes : 45% d’entre elles sont des repreneuses (familiale, externe ou ancienne salariée) vs 37 % de fondatrices.
🤩Et les repreneuses sont essentiellement dans l’industrie et le BTP, animées tantôt par la volonté de maintenir un héritage familial tantôt d’être leur propre patronne.

Le déclencheur : il faut un coup de pouce du destin

Selon l’étude Willa citée plus haut, aucune dirigeante n’a créé son entreprise par vocation entrepreneuriale. 28 % de femmes se sont décidés à l’occasion d’un tournant dans leur carrière (rupture conventionnelle, démission, etc.).
La quête de sens est le deuxième déclencheur, ce qui permet aux auteurs de l‘étude de penser que les femmes entreprennent en réponse à une situation et parce qu’elles voient l’entrepreneuriat comme un moyen d’atteindre un objectif, non comme une fin en soi.

Les motivations des entrepreneuses

Qu’est-ce qui fait tourner le monde de l’entrepreneuriat féminin selon vous ?
🌍 La volonté de contribuer à un monde plus durable, selon toute vraisemblance ! La forte présence des entrepreneuses dans les secteurs à impact (environnemental ou social), mais aussi leurs critères de réussite et leur préférence pour des objectifs extra financiers les différencient des anciens modèles.
77% des dirigeantes se disent d’abord intéressées par la rentabilité de leur entreprise (contre 63% pour les hommes) et presque la moitié vise le recrutement de collaborateurs (contre 28% pour les hommes – Willa 2023).

Une certaine idée de la gestion de leur entreprise

88 % de femmes dirigent des entreprises de moins de 10 salariés. Est-ce en raison d’un plafond de verre ou par choix ? Les deux. Si les dirigeantes se heurtent à certains obstacles (voir plus bas), nombre d’entre elles n’ont aucune attirance pour l’hyper croissance et gèrent leur entreprise à leur façon :  
– Elles s’endettent ainsi raisonnablement. La majorité suit la recommandation de 30 % émise pour les particuliers, alors que rien ne les y oblige concernant leur entreprise.
– Seules 17 % lèvent des fonds, contre 40 % de dirigeants. Les dirigeantes de start-up privilégient les subventions, l’autofinancement, les prêts bancaires et les prêts d’honneur (Willa 2023).

Des obstacles qui persistent… et des parades pour les dépasser

Cependant, cette relative absence d’intérêt pour l’hyper croissance n’explique pas tout. Les entrepreneuses sont aussi entravées par des difficultés qui les empêchent de faire grandir leur projet : il reste des progrès à faire !

Les entrepreneuses restent en première ligne à la maison

Les dirigeantes confient se sentir seules à porter la gestion de la vie familiale et 58 % estiment avoir des difficultés à concilier vie pro et perso. Une situation qui les empêche de consacrer tout le temps nécessaire au développement de leur entreprise.
🔥Voilà qui appelle à s’interroger sur la répartition des rôles et la sensibilisation des plus jeunes à ce sujet !

Fait notable : selon l’étude Bpifrance, il n’y a au départ pas de différence de rémunération entre dirigeant et dirigeantes… tant que ces dernières n’ont pas d’enfant. Ensuite, un écart apparaît selon le phénomène du family pay gap. Les seules mères qui se rémunèrent comme un homme sont celles à la tête de famille monoparentale.

Carton rouge pour le monde de la finance

Un domaine reste fermé aux femmes alors qu’il devient parfois incontournable pour grandir :  celui des fonds d’investissements. Selon le collectif Sista, les femmes n’ont représenté que 7% des levées de fonds en 2022, et n’ont obtenu que 2% des financements totaux. Les équipes exclusivement féminines lèvent en moyenne quatre fois moins de fonds que celles exclusivement masculines, pour une raison simple : le monde du capital risque est à 89 % masculin.
☹ Toutes les études le confirment, les biais de genre s’y expriment pleinement en raison de la faible proportion de femmes dans ce milieu.

Le manque de confiance en soi ? N’en faites pas une fatalité !

En dépit du fait que les entrepreneuses sont tout autant diplômées que les dirigeants, et même après avoir attendu jusqu’à 10 ans de carrière pour se lancer, certaines restent entravées par le syndrome de l’imposteur. 75% de femmes affirmaient en souffrir en 2021 !
C’est sûrement vrai mais les études citées dans cet article confirment aussi que les femmes ont-elles aussi le goût du risque, l’esprit de compétition et de l’énergie. Alors, sus aux stéréotypes et hauts les cœurs 😉.

Pour contourner ces difficultés, les entrepreneuses se regroupent et s’organisent, à Paris et en régions. Nombre de collectifs féminins accompagnent celles qui le souhaitent, les coachent, leur ouvrent leur réseau, les introduisent auprès de fonds d’investissements et les soutiennent à chaque étape.
Par exemple : Empow’Her, Wom’Energy, Action’elles, Femmes chefs d’entreprise (FCE), Force femmes (pour les femmes de +45 ans) ; SISTA, Willa ou The Galion Project pour la Tech ; Les Premières pour les projets à impact sociétal et environnemental.
Le plan gouvernemental France 2030 alloue aussi des fonds pour soutenir la création d’entreprise. Et le site Toutes et Tous égaux regorge d’infos utiles sur le sujet.

Et puis, il y a aussi des espaces de coworking comme Wojo, où la bienveillance, l’esprit collaboratif et l’écoute priment pour permettre à chacun.e d’accomplir de grandes choses.
Alors si vous hésitez à vous lancer, ne restez pas seule !

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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