Comment booster vos capacités intellectuelles, développer vos fonctions cognitives, réduire votre stress et prévenir l’arthrose ? En tricotant, pardi. Après avoir lu cet article, il y a fort à parier que vous tiriez le fil et vous lanciez dans la confection de cache-nez pour tout votre open-space. Explications.

Yoga, méditation, running, sophrologie, etc. vous avez tout essayé pour vous détendre, sans grand succès jusqu’ici. Votre mémoire vous joue parfois des tours, en faisant disparaître au beau milieu de votre présentation le chiffre clé que vous aviez passé la soirée à chercher, ou le prénom de la belle-sœur de Gérard qui vous avait proposé de vous mettre en contact avec un membre de son réseau pro. Rien de bien grave, mais tout de même, cela vous contrarie. Réjouissez-vous, on a trouvé le remède miracle qui entretient vos neurones tout en faisant redescendre la pression du quotidien : le tricot.

Le tricot, un loisir au top de la hype

À ceux et celles qui voient encore le tricot comme ça…

Sachez qu’il a gagné ses lettres de tendancitude depuis quelques saisons déjà, aussi bien sur les podiums où il défile avec style, que dans les cafés et salons de thé branchés où l’on perfectionne son point mousse ou de madère lors d’ateliers très prisés.

Et à ceux qui pensent qu’il est réservé aux femmes, voire aux grands-mères, je conseillerais de nous rejoindre au XXIe siècle : l’homme ou le garçon qui tricote inspire généralement curiosité et sympathie, et ils sont de plus en plus nombreux à s’y mettre avec talent.

Au-delà du plaisir d’offrir de sublimes cache-théières à tous vos collègues pour Noël, pourquoi le tricot plaît-il autant ?

Les 1001 (ou presque) bienfaits du tricot

Le phénomène a pris une telle ampleur que plusieurs études ont cherché à mesurer ses bienfaits et l’impact de ce loisir sur le cerveau, la mémoire et le niveau de bien-être général des individus. On vous en extrait les points saillants.

Un loisir qui ralentit le rythme cardiaque

Ce n’est pas moi qui le dit mais l’équipe du Mind and Body Institute, affilié à l’université de Harvard, qui a mesuré en 2007 que la pratique du tricot ralentissait le rythme cardiaque en moyenne de 11 battements par minute, et procurait un état de calme identique à une séance de yoga. Wow. Et ça demande quand même beaucoup moins de souplesse.

Le tricot, arme anti-stress et clé du bonheur ?

Le British Journal of Occupational Therapy a collecté en 2013 les réponses de 3545 tricoteurs réguliers. 81% d’entre eux ont déclaré se sentir plus heureux et moins stressés après une séance de tricotage. Pourquoi cela ? Carrie Barron, professeure en psychiatrie à l’université américaine de Colombia, explique dans ses travaux que le mouvement répété induit par le tricot booste la production de sérotonine, l’une des hormones qui lutte contre la dépression et l’anxiété. La concentration requise favorise l’implication dans le moment présent, éloigne les pensées négatives, et apporte un sentiment de contrôle très réconfortant. Idée pour les managers : si vos équipes ont les nerfs en pelote, pourquoi ne pas mettre à leur disposition des pelotes, justement, et leurs aiguilles, plutôt qu’un punching-ball ?

Le tricot préserve les capacités du cerveau

Là encore, ce n’est pas moi qui le dit mais la Mayo Clinic. Leur étude menée en 2011 sur un panel de 1321 adultes de plus de 70 ans a montré que ceux qui pratiquaient des activités manuelles, comme le tricot, avaient moins de risque de développer des déficiences cognitives légères et des pertes de mémoire. En effet, le mouvement rapide et précis du tricot stimule les connexions neuronales de notre cerveau, leur évitant de mourir. Eh oui, nos neurones sont comme des muscles : ils ont besoin d’être sollicités afin de rester en forme, et la création de nouvelles connexions neuronales doit être continue tout au long de la vie pour maintenir un bon niveau d’activité cérébrale. La pratique du tricot – tout comme le piano, la mosaïque, ou toute autre activité manuelle exigeant précision et concentration, est en cela extrêmement profitable.

Tricoter fait reculer le risque d’arthrite

Si vous ne vous sentez pas (encore ?) concerné(e) par le sujet, sachez qu’un récent sondage de l’Inserm a établi qu’un Français sur deux souffre de douleurs articulaires. Ouille. Et avec l’explosion des TMS (troubles musculo squelettiques) liés aux mauvaises postures de travail, le phénomène promet de s’amplifier. Le tricot vole à la rescousse de nos articulations en mobilisant nos mains. La manipulation des aiguilles développe l’agilité des doigts et fluidifie la circulation autour du cartilage, ce qui réduit le risque d’apparition d’arthrose. Si vous souffrez déjà de douleurs articulaires, la pratique du tricot reste conseillée pour soulager la douleur, en trempant au préalable vos mains dans l’eau chaude avant d’attaquer.

Une quête de sens dans un monde d’abstraction

Au-delà de ces bénéfices mesurables sur le bien-être et la santé, le tricot apporte un précieux sentiment d’ancrage dans le réel. La plasticienne et docteur en art-thérapie Géraldine Canet explique dans une interview donnée au Figaro : « Dans un monde de vitesse qui nous échappe et de dématérialisation de tout, pouvant entraîner une certaine anxiété, le retour à la matière est refondateur d’un rapport au réel. » La satisfaction de mener une tâche à son terme, de constater des progrès au fil de la pratique fait également grand bien à l’estime de soi, ce qui, ma foi, ne peut pas faire de mal.

Une conviction partagée par le philosophe Matthew B. Crawfort, qui affirme que « le travail manuel peut même se révéler bien plus captivant d’un point de vue intellectuel que tous les nouveaux emplois de l’économie du savoir ». À ses yeux, le travail intellectuel se révèle à l’usage pauvre et déresponsabilisant, au contraire de la pratique d’une activité manuelle permettant de fabriquer ou réparer des objets, à contre-courant dans un monde où l’on ne sait plus qu’acheter et jeter.

À lire aussi : Changer de métier, comment on fait ?

Nom d’un tricot !

Nous conclurons sur cette touche philosophe en vous invitant à vous faire votre propre idée (et bientôt votre propre cachez-nez ?) grâce aux nombreux tutoriels disponibles en ligne, ou encore mieux, un atelier tricot dans un café près de chez vous. Vous trouverez aussi pléthore d’ouvrages consacrés aux différentes techniques du tricot dans les rayons de votre librairie. À ne pas manquer, le site Tricotin, qui propose des cours, fiches techniques et vente à distance de matériel. Et si vous êtes un manager à la pointe (de l’aiguille), pourquoi ne pas oser un atelier de team building et initier vos équipes avec conviction ? Vous craignez de ne pas assumer ?

Explorez plus en profondeur les bienfaits cognitifs et relaxants des activités manuelles en vous plongeant dans le passionnant livre Pourquoi nous avons perdu le monde et comment le retrouver, de Matthew B. Crawfort, (éditions la Découverte).

Cet article tricoté de fil pas trop blanc a suscité des questions sur le sens de votre vie et votre ancrage dans le monde ? La Révolte des premiers de la classe, du sociologue Jean-Laurent Cassely (éditions Arkhê), qui enquête sur la désaffection des jeunes diplômés envers les métiers du tertiaire au profit de l’artisanat, vous apportera peut-être des idées de reconversion.

À vos pelotes !

Article rédigé par Clémentine Garnier
Pour Wojo, Business Humanizer

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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