En 2025, 45 % des salariés français se déclarent en détresse psychologique, selon le 14e baromètre Empreinte Humaine (1). Plus inquiétant encore : dans 7 cas sur 10, ce mal-être est directement lié au travail et à la pression professionnelle. Elle devient alors un risque réel pour la santé mentale et physique. Les facteurs de stress et les symptômes de l’épuisement s’accumulent. Résultat : sommeil perturbé, irritabilité, tensions dans l’équipe, perte de motivation, voire burn-out. Alors comment identifier cette pression avant qu’elle ne s’installe durablement ? Quelles sont les clés pour y faire face sans compromettre son engagement professionnel ? On vous aide à faire le tri entre causes, signaux d’alerte et solutions concrètes pour retrouver un équilibre plus serein.

En bref :

  • La pression au travail touche près d’un salarié sur deux en France, avec des effets concrets sur la santé mentale, physique et la vie personnelle : troubles du sommeil, épuisement, perte de motivation, voire burn-out.
  • Les signes de cette pression sont multiples : perfectionnisme, indécision, isolement, surcharge de tâches ou décalage entre valeurs et objectifs. Apprendre à les reconnaître permet d’agir avant qu’ils ne deviennent pathologiques.
  • Des solutions existent à différents niveaux : mise en place de micro-rituels au quotidien, activités extérieures pour évacuer les tensions, soutien managérial et recours à la parole ou à la formation pour sortir durablement de l’isolement.

Qu’est-ce que la pression au travail ?

La pression au travail désigne l’ensemble des facteurs organisationnels, relationnels ou personnels qui génèrent un sentiment de contrainte, d’urgence ou de surcharge dans le cadre professionnel. Elle peut être liée :

  • aux objectifs,
  • à la quantité de tâches,
  • aux relations avec les collègues
  • à la culture d’entreprise
  • Etc.

Elle affecte aussi bien la santé mentale que physique des collaborateurs : troubles du sommeil, anxiété, fatigue chronique, irritabilité, voire burn-out.

Cette pression s’ancre dans un environnement professionnel en perpétuelle accélération, où la productivité prime parfois sur le bien-être, et où les salariés font souvent face à des risques psychosociaux mal identifiés.

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    Trois formes de pression (et comment elles nous minent)

    Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, psychologues et autrices du livre Je dis (enfin) stop à la pression (Eyrolles, 2020), définissent trois grandes formes de pression au travail :

    • La pression subie : elle provient de l’extérieur, de votre manager, votre client, d’un collègue, de la situation économique ou de l’organisation de l’entreprise. Elle s’impose à vous et vous pousse à bout.
    • La pression intégrée : elle vient de votre for intérieur. Vous vous imposez des règles, des normes inatteignables. Le moindre écart devient source de culpabilité, et favorisent la naissance de troubles : anxiété, perfectionnisme, fatigue mentale, stress chronique.
    • La pression projetée : parfois inconsciemment, vous la transmettez à vos collaborateurs, vos collègues ou votre équipe. En exigeant autant des autres que de vous-même, vous contribuez au climat de tension.

    À lire aussi : Au secours, mon collègue est survivaliste !

    Une brève histoire de la pression au travail

    La pression a évolué ces dernières années et ne se vit pas de la même façon qu’au début du XXe siècle, malgré les conditions de travail éprouvantes de l’époque. Ce qui a changé, notamment, c’est la notion d’isolement. Elle est l’une des principales raisons de la hausse de la pression au travail. Avec le temps, le collaborateur est devenu de plus en plus responsabilisé, et est évalué en tant qu’élément isolé.

    Ce qui a changé aussi, c’est cette propension à se comparer en tout et sur tout… qui nous vient des réseaux sociaux. Nous sommes constamment amenés à constater que nous ne sommes pas aussi doué en Powerpoint que untel. Que nous ne sommes pas aussi successful que bidule. Que nous ne laisserons peut-être rien derrière nous comme trace valable. Etc, etc… À tel point que l’on se met aussi la pression pour cuisiner, partir en vacances, faire des story… Bref, se pourrir la vie au motif de la rendre plus « intéressante ».

    Comment reconnaître les signes de la pression au travail ?

    Les signes physiques et psychiques de la pression au travail sont souvent insidieux, surtout dans un environnement de travail qui valorise la performance au détriment de la santé mentale. Frédéric Fanget, psychiatre et psychothérapeute spécialiste des thérapies cognitivo-comportementales, liste dans un numéro de Cerveau & Psycho les symptômes révélateurs :

    1. Le ralentissement dans l’exécution des tâches

    Une personne sous pression aura tendance à mettre plus de temps que d’habitude pour accomplir une mission. Non par manque de compétences, mais à cause d’un perfectionnisme excessif ou de la peur de faire une erreur. La surcharge mentale bloque la prise de décision et freine l’efficacité, provoquant un cercle vicieux : plus on stagne, plus la pression monte.

    👉 Ce décalage entre les efforts fournis et les résultats perçus génère frustration, démotivation et sentiment d’illégitimité. À terme, il nuit à la performance de l’équipe et fragilise l’organisation globale.

    2. Une indécision marquée ou des décisions impulsives

    Face à un environnement instable, certains collaborateurs deviennent hésitants, incapables de trancher. D’autres, à l’inverse, agissent dans la précipitation, pour se débarrasser au plus vite d’une source d’anxiété. Cette gestion sous tension est le reflet d’un psychisme sous pression, incapable de prendre du recul.

    👉 Ces comportements révèlent un déséquilibre entre charge cognitive et ressources disponibles, un indicateur classique de burn-out naissant.

    3. Une difficulté à déléguer

    Un salarié en difficulté peut avoir l’impression que personne ne fera aussi bien que lui, ou craindre d’être jugé s’il demande de l’aide. Il va alors tout assumer seul, au détriment de sa santé physique ou morale. Ce type de situation engendre de nombreux risques, comme les troubles musculosquelettiques, la perte de sommeil, voire des signes de dépression.

    👉 L’isolement professionnel n’est pas toujours visible, mais ses conséquences peuvent être lourdes.

    4. Un sentiment de dépréciation ou de culpabilité

    La pression psychologique s’accompagne souvent d’une perte de confiance en soi. Le salarié pense qu’il ne mérite sa place que lorsqu’il est irréprochable. Toute remarque devient un reproche, toute erreur un échec personnel. Ce mécanisme d’auto-dévalorisation est souvent renforcé par un manque de reconnaissance au travail ou une communication managériale mal ajustée.

    👉 Avec le temps, ce type de comportement alimente un épuisement moral, une forme d’usure mentale qui conduit à des problèmes de santé plus profonds.

    À lire aussi : Comment gérer une personne qui n’accepte pas les remarques ?

    5. Un décalage entre objectifs et valeurs

    Quand on commence à douter du sens de ses missions, que les objectifs ne résonnent plus avec ses valeurs professionnelles ou personnelles, le malaise s’installe. Ce désalignement peut paraître anodin, mais il affaiblit la motivation et augmente les risques psychosociaux. L’individu n’a plus de repères. Il avance par automatisme, sans vision, ce qui accélère l’épuisement psychologique. Un déséquilibre à la fois physique et psychique, qui fragilise durablement la personne.

    Comment lutter contre la pression au travail ?

    Identifier la pression professionnelle constitue une première étape. Mais encore faut-il agir, avant que les effets sur le corps, la santé mentale et la vie personnelle ne deviennent irréversibles. Il n’existe pas de solution miracle, mais une combinaison de bonnes pratiques, à appliquer selon sa situation, son environnement de travail et les ressources dont on dispose. Ces maux ne sont pas anodins : ils traduisent un déséquilibre profond entre les exigences professionnelles et les appétences individuelles.

    Agir à l’échelle individuelle : mieux se connaître pour mieux se préserver

    Face à une situation stressante ou à des tâches chronophages, il est essentiel de se poser les bonnes questions. Qu’est-ce qui me met la pression ? Pourquoi ? Il peut s’agir d’un manque d’autonomie, d’une surcharge de responsabilités, ou simplement d’une manière de fonctionner trop exigeante avec soi-même.

    Quelques pistes à explorer :

    • Apprendre à dire non : on ne peut pas tout faire, ni tout faire parfaitement. Refuser une mission ou demander un délai, c’est aussi prendre soin de sa santé.
    • Revoir ses objectifs : sont-ils réalistes ? Priorisés ? Alignés avec vos capacités et votre rôle ? Certaines formations professionnelles vous aident aussi à mieux gérer le stress, à poser vos limites, ou à développer vos soft skills.
    • Dédramatiser les erreurs : elles font partie intégrante de tout emploi. Les accepter permet de retrouver une communication plus sereine avec soi-même… et avec ses collègues.

    Ces ajustements réduisent significativement les risques de burn-out, d’épuisement professionnel et de troubles liés au stress.

    À lire aussi : Savoir dire non, et autres conseils pour travailler et vivre mieux

    Intégrer des micro-rituels de décompression dans son quotidien

    Quand la pression monte, le réflexe est souvent d’accélérer. Pourtant, ralentir un instant est la meilleure des réponses. Les micro-pauses apportent des bulles d’oxygène dans un quotidien saturé. Elles permettent à l’organisme de se réguler et au cerveau de faire une pause cognitive.

    Quelques exemples simples à intégrer dans une journée de travail :

    • Étirements, respiration abdominale, ou simple fermeture des yeux pendant 30 secondes.
    • Boire un verre d’eau ou faire quelques pas pour aérer le corps… et les idées.
    • S’isoler quelques minutes, sans écran, pour recharger mentalement.

    👉 Ces gestes simples agissent sur le stress physique et sur le moral, en limitant l’effet cocotte-minute que subissent de nombreux salariés. Ils seront d’autant plus faciles à mettre en place si l’entreprise propose des bureaux avec différentes typologies d’espaces, dont certains réservés à la détente : terrasse, salons cosy, salles de sieste, etc. A défaut, quelques pas dans le quartier à la lumière du jour font beaucoup de bien aussi !

    Trouver des soupapes en dehors de l’entreprise

    On a tendance à penser que le stress professionnel se gère… au bureau. C’est partiellement vrai. Mais la gestion des risques psychosociaux passe aussi par l’équilibre entre travail et vie personnelle. En d’autres termes : ce que vous faites en dehors du travail compte autant.

    Quelques pistes efficaces :

    • Activités manuelles : jardinage, bricolage, tricot ou cuisine ont un effet reconnu sur la réduction du stress. Elles sollicitent d’autres zones du cerveau que celles mobilisées au travail.
    • Activités solidaires : s’engager bénévolement permet de se sentir utile, d’élargir ses cercles et de sortir d’un environnement parfois toxique.
    • Déconnexion numérique : couper les notifications, les mails et les injonctions sociales redonne de l’espace mental.

    Ces habitudes sont particulièrement bénéfiques pour les employés en télétravail, où la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est souvent floue.

    En parler (vraiment)

    Souffrir en silence n’a jamais protégé personne. La pression ressentie n’est pas une faiblesse : c’est un signal d’alarme. Or, trop de salariés n’osent pas parler de leurs difficultés aux RH, à leur manager, à leurs collègues, par peur du jugement, de perdre leur place, ou de paraître moins investi.

    Et pourtant :

    • Un manager bienveillant saura adapter la charge de travail, clarifier les priorités ou faciliter une évolution de poste.
    • Un échange entre collègues peut désamorcer une situation de harcèlement ou libérer une parole enfouie.
    • Un accompagnement externe, via un coach, un psychologue du travail ou un médecin, permet d’évaluer les facteurs de stress, les causes profondes, et les éventuelles solutions à mettre en œuvre. Mieux vaut agir tôt : certains troubles liés à la pression peuvent évoluer en véritables maladies professionnelles.

    En d’autres termes, la communication est un levier de protection, au même titre que les politiques de prévention en entreprise.

    À lire aussi : Pause au travail : pourquoi se mettre au vert aide à voir la vie en rose

    Travailler sans s’épuiser, c’est possible

    Relâcher la pression au travail, ce n’est pas renoncer à son ambition. C’est au contraire choisir de durer, de préserver sa santé mentale, son corps, et sa motivation professionnelle. Dans un monde où l’on valorise la performance à tout prix, veillez à replacer l’humain au centre de l’organisation, en tenant compte des facteurs de stress, des symptômes de fatigue, et des ressources disponibles.

    Chaque personne a sa propre manière de faire face. Certains auront besoin de soutien managérial, d’autres de solutions individuelles ou de nouveaux repères collectifs. Mais tous les salariés ont besoin d’un environnement de travail sain, d’une communication bienveillante, et de signes de reconnaissance clairs.

    Au fond, il ne s’agit pas seulement de mieux gérer son temps ou ses tâches. On parle de redonner du sens à sa vie professionnelle, d’apprendre à écouter son organisme, et d’agir avant que les troubles liés à la pression ne deviennent des maladies invisibles ou ne nécessitent un arrêt de travail prolongé.

    Alors, prêt.e à changer de posture face au stress ? À remettre un peu de douceur dans votre emploi du temps, dans votre relation aux autres, et dans votre regard sur vous-même ? Vous avez le droit de respirer !


    [1] 14e édition du baromètre « État de santé psychologique des salariés français » réalisé par OpinionWay pour le cabinet Empreinte Humaine, avril 2025.

    Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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