Ce week-end ont lieu les 34es journées du patrimoine : un rendez-vous que les Européens affectionnent et dont l’ampleur va croissant.

Si nous sommes (presque) tous attachés à nos monuments historiques, le patrimoine fait peu parler de lui dans le monde de l’entreprenariat : par essence aux antipodes de l’High-Tech, quantité négligeable dans la sphère BTP, il intéresse peu les start-up.

Cela peut « ne pas sauter aux yeux », mais patrimoine et innovation se marient pourtant fort bien… Ainsi, le digital a permis l’installation d’équipements dans les bâtiments, sans destruction : le WiFi, par exemple, évite de faire des saignées dans les murs. Des prouesses techniques sont accomplies dans la confortation des bâtiments, d’autres rêvent de rendre compatibles les vieilles pierres avec la notion de bâtiment à énergie positive : la société italienne Dayqua a ainsi développé une tuile en tous points comparable à une tuile traditionnelle, capable de capter l’énergie solaire et purifier l’air… Mais il reste tant à faire !

Qu’est-ce qu’un monument historique ?

En France, un peu plus de 43 000 édifices publics et privés, sont des monuments historiques : « La notion de monument historique comprend la création architecturale isolée, aussi bien que le site urbain ou rural qui porte témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution significative ou d’un événement historique. Elle s’étend non seulement aux grandes créations, mais aussi aux œuvres modestes qui ont acquis avec le temps une signification culturelle. » (définition extraite de la Charte de Venise, 1964)

Pourquoi ?

Dès le XIXe, les historiens de l’art français firent preuve d’une clairvoyance dont nous pouvons être fiers : des érudits comme Ludovic Vitet ou Prosper Mérimée prirent conscience du devoir des hommes de recenser les témoins du passé et tâcher de les préserver. Un état d’esprit qui devra attendre les années 70 (et encore…) pour se banaliser dans le champ de l’écologie et s’étendre à la planète dans son ensemble.

Pour faire court : en 1964, la Charte de Venise pointe du doigt notre responsabilité : « Chargées d’un message spirituel du passé, les œuvres monumentales des peuples demeurent dans la vie présente le témoignage vivant de leurs traditions séculaires. L’humanité […], vis-à-vis des générations futures, se reconnaît solidairement responsable de leur sauvegarde. Elle se doit de les leur transmettre… »

À quoi sert ce « label » ?

On l’aura compris, tout édifice considéré comme représentatif est alors « protégé au titre des monuments historiques » par les pouvoirs publics. Ce qui veut dire que l’on surveille son état (on le conserve) ; le cas échéant, on le répare (on le restaure) ; dans tous les cas l’on a le devoir de l’entretenir et de respecter ce qu’il symbolise.

Il existe donc des mesures restrictives (parfois vécues comme contraignantes), régies par le code du patrimoine, qui encadrent l’affectation et les travaux sur ce genre d’édifice.

Des spécialistes chevronnés supervisent ou conseillent toute intervention sur ces vénérables témoins du passé : en France, outre les architectes spécialisés (architectes en chef des monuments historiques, architectes du patrimoine…), ce sont 700 entreprises hautement qualifiées soit 27 500 collaborateurs qui interviennent au chevet de nos édifices. Ajoutez à cela les bureaux d’études, économistes… autant de corps d’état qui ont besoin de disruption et de regards extérieurs !

On restaure certes un monument historique au moyen de savoir-faire ancestraux : cela ne signifie pas qu’il est interdit d’innover !

Vous avez le droit de toucher !!!

Les défis qui relèvent de l’entretien ou la mise en valeur d’un bâtiment se résument ainsi : ne pas toucher à l’existant (ou alors uniquement de façon réversible), parvenir à réparer sans abîmer et à moindre de frais : car malgré son prestige et la fierté qu’il suscite, le patrimoine est dramatiquement pauvre.

Voilà où l’innovation est espérée, et attendue ! Ainsi les techniques de relevés des façades au laser (puis en 3D) révolutionnèrent le travail des architectes, métreurs et entreprises : un gain de temps et donc, des économies considérables. Les drones ont considérablement simplifié la tâche des architectes chargés de la surveillance des bâtiments…

Mais combien de parties difficilement accessibles ou insalubres attendent des robots à des prix raisonnables, combien de vieilles pierres fragilisées attendent des remèdes non destructifs, que dire encore de ces champignons qui attaquent nos poutres, et dont on ne sait pas se débarrasser autrement qu’en détruisant tout ? Toutes ces structures architecturales, innovantes et révolutionnaires en leurs temps, qui attendent de nouvelles solutions de modélisation, calcul ou intervention pour les sauver de la ruine à moindre coût ? Et ces artisans, tantôt équilibristes, tantôt spéléologues qui interviennent dans des conditions parfois très difficiles : ne méritent-ils pas de nouvelles idées d’équipement, outils, chauffage ?

Le marché du patrimoine concerne des milliers d’édifices (sans parler de la conservation des objets mobiliers) et autant de propriétaires partout dans le monde : des particuliers, des entreprises et des États. Ces défis sont considérables et attendent ceux qui aiment les challenges.

Besoin de sources d’inspiration ? Ne manquez pas de nombreux articles à suivre sur le sujet, puisque Wojo s’apprête à ouvrir un espace au sein d’un monument historique classé. Ne vous emballez pas : le coworking sous la coupole du Panthéon n’est pas pour demain. Il s’agit d’un bâtiment non ouvert au public. Mais ce sera pour nous l’occasion de vous parler des problématiques rencontrées par les entreprises qui choisissent d’installer leurs bureaux dans un bâtiment protégé.

Innover pour sauver ce qui est ancien pourrait avoir l’air d’un oxymore, c’est plutôt une urgence.


Rendez-vous à Paris :

Du 2 au 5 novembre prochain se tiendra le 23esalon du patrimoine sur le thème “Patrimoine et tourisme culturel”.

En mars prochain : cinquième édition du “Colloque High Tech et patrimoine”, organisé par le Groupement des monuments historiques (GMH).

Pour en savoir plus sur les labels existants.

À lire aussi : La PropTech s’installe dans le paysage de l’innovation française

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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