Alors que de nombreux référentiels fleurissent sur la performance environnementale des bâtiments, les acteurs du tertiaire regrettaient de ne pas disposer d’un indice de référence pour le choix du mobilier de bureau. C’est désormais du passé grâce à Eco Impact, un ecoscore qui s’intéresse aux impacts du mobilier. Alix Raspail, Design Manager chez Wojo, nous détaille les piliers de ce référentiel et son intérêt pour les professionnels du secteur.

Eco Impact, un nouveau référentiel aux fondations solides

Alix, peux-tu nous expliquer ce qu’est la classification Eco Impact ?

A.R. : Il s’agit d’un référentiel français, lancé par Camille Cousté et Grégoire Gérard en janvier 2022. Eco Impact s’est donné pour mission d’accélérer l’émergence de meubles à faible impact en facilitant la transition de la filière ameublement. Cet ecoscore se base du 71 critères / points de contrôle, qui englobent le point de vue environnemental ET social. Cette grille de critères a été éleaborée selon des techniques établies par l’ADEME. On parle donc d’une méthode scientifique et fiable. 

À quoi s’intéresse plus précisément l’Eco Impact ?

A.R. : Eco Impact va mesurer tous les impacts d’un produit, et s’intéresser à sa circularité. Par exemple, le matériau est-il recyclable ? Quel est son taux de transformation ? A-t-il été déjà recyclé ? Quelles personnes ont produit ces matériaux, et dans quelles conditions ? L’analyse du cycle de vie et le bilan carbone sont indiqués pour chaque produit, et analysés pour établir la note. Il n’existe pas de base de données ouverte dans laquelle piocher ces informations. L’équipe d’Eco Impact a créé des accords de confidentialité avec des partenaires pour y avoir accès.

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Un ecoscore qui s’étend du mobilier à la gestion de chantier

Est-ce que l’analyse menée par Eco Impact va plus loin que le mobilier ?

A.R. : C’est un autre point fort de ce référentiel. Via sa structure Très Ecodesign, l’équipe propose aussi une prestation d’analyse de chantier, du début jusqu’à la livraison, sans taille minimum de projet. Ils prennent en compte le carbone économisé en choisissant certaines options, analysent la gestion des déchets engendrés par le chantier, etc. Pour des opérateurs de bureaux partagés comme Wojo, c’est précieux de pouvoir être accompagnés dès cette étape. Nous pouvons ainsi faire les choix les plus vertueux possible pour réduire l’impact de nos activités. Cela permet de faire des choix intelligents sur le mobilier, au-delà de la location qui est une bonne solution, mais pas forcément la meilleure

Autre aspect intéressant : Eco Impact a créé le site Très.ecodesign. Il propose une sélection de mobilier passé au crible de leur référentiel. Aucune note ne descend en dessous de C+, sur une échelle allant de A à E.

Un référentiel qui contribue à accélérer enfin la transition de l’ameublement

En tant que design manager, pourquoi te réjouis-tu de l’existence de cet ecoscore ?

A.R. : Il existe beaucoup de labels et de classifications sur les bâtiments, mais notre secteur est très en retard sur l’ameublement d’intérieur. On voit poindre des innovations sur les revêtements, le recyclé recyclable, le réemploi des chutes de moquettes, les différents types d’encres, les colles, etc. mais tout ceci porte plutôt sur les revêtements que le mobilier. Sur le mobilier, il n’existait pas d’outil complet pour guider nos choix. En tant que Design Manager, je pouvais jusqu’ici nouer des partenariats avec des fournisseurs faisant de la seconde main, de l’upcyclage, trouver des classifications ou des normes qui démontrent une partie vertueuse sur le produit, mais cela reste partiel. Eco Impact est très transparent, le greenwashing n’est pas possible. Et l’aspect social, souvent oublié, compte pour 20 % de la note ! Cet ecoscore apporte donc une réponse assez complète. Elle peut correspondre à des BREEAM ou autres labels existants sur le bâtiment.

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Comment le secteur de l’ameublement accueille cet ecoscore ?

A.R. : En allant au salon Maison & Objets cette année, j’ai été agréablement surprise de constater que beaucoup de marques nouent des partenariats avec Eco Impact. C’est une bonne nouvelle, car faire évoluer tout un secteur demande du temps, du budget, de l’expertise humaine. C’est plus facile pour un nouvel acteur d’intégrer les problématiques environnementales et sociales que de transformer la manière de produire d’entreprises qui existent depuis 20 ans… Et pourtant, si le bâtiment a réussi à le faire, il est temps que l’ameublement s’y mette ! Eco Impact donne une ligne directrice qui place l’éco-conception du mobilier au cœur des choix. Il offre une vision transparente, exhaustive, qui n’oublie pas le social. C’est un outil très utile pour les entreprises soucieuses de s’améliorer.

Le mobilier de bureau Wojo, bon élève du référentiel Eco Impact !

As-tu calculé l’escoscore Eco Impact de la ligne de mobilier de bureau créée par Wojo en partenariat avec Cider ?

A.R. : Bien sûr ! Notre ligne de mobilier Wojo obtient la note de B, sur une échelle de A à E. C’est une très bonne note ! On manque le A notamment parce que le bois de nos plateaux de bureau n’est pas brut. On travaille avec Cider depuis de nombreuses années. Nous savons que ce fournisseur prête attention à la manière dont il fabrique son mobilier (fabrication européenne, matériaux recyclés et recyclables, fibres textiles labellisées, etc.). Il intègre depuis longtemps des critères d’écoconception dans son design.

Est-ce que Wojo prévoit de continuer d’aller plus loin dans l’éco-aménagement de ses espaces ?

A.R. : Oui, c’est un objectif fort pour nous. On travaille à s’améliorer mais on n’est pas parfait ! Je souhaite intégrer l’ecoscore Eco Impact et Très Ecodesign sur nos prochains chantiers. Je voudrais anticiper le cycle de vie du mobilier dès la création du projet. Une table doit être choisie non parce qu’elle est jolie, mais avant tout parce qu’elle est éco-conçue. Beaucoup de fournisseurs nous proposent de travailler ensemble, mais notre critère premier, avant même le design, c’est l’aspect RSE.

Pour revenir à Maison & Objets, je trouve le pôle upcycling et recyclage encore très petit par rapport à la taille du salon. Certaines marques historiques sont présentes depuis très longtemps, mais ont-elles encore leur place si elles n’évoluent pas ? Aujourd’hui, la question mérite d’être posée. En tant que maîtres d’ouvrage, nous avons la possibilité d’impulser le changement. Même si une marque propose des produits tendance, si elle n’intègre pas certains critères de circularité, il faut dire non. C’est comme ça que l’on réussira à accélérer la transformation de l’univers du design d’intérieur et de l’aménagement. 

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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