L’un des ingrédients essentiels de la formation professionnelle demeure la motivation des apprenants. En effet, si ce dernier décroche ou abandonne en cours de route, c’est l’échec pour le formateur, le service RH et l’apprenant lui-même. La gamification des parcours de formation répond à cette nécessité de trouver des leviers efficaces pour prolonger au maximum la motivation des collaborateurs en formation. Alors, où commence le jeu, où finit la formation ? Peut-on vraiment apprendre en jouant ? Gamification et Serious Game, c’est pareil ? On se pose la question.

 

La gamification, pourquoi on joue ?

Pour parler de gamification, il est bon de rappeler ce qu’elle n’est pas. Comme nous l’explique Philippe Lacroix, fondateur du cabinet IL&DI, spécialiste du conseil en Digital Learning, « la gamification n’a pas pour objectif de supprimer ou de diminuer l’effort consacré à l’apprentissage, mais de faire en sorte qu’il soit volontaire et renforcé par une motivation personnelle intrinsèque et non pas par des obligations. » Dès lors, en quoi consiste la gamification d’un parcours de formation ? Gamifier, cela repose sur deux principes : « la boucle d’engagement et des mécaniques gamifiées conditionnant des comportements », détaille Philippe Lacroix.

Dans un cas comme dans l’autre, il s’agit de trouver les mécaniques permettant de prolonger le plus possible la motivation des apprenants : sur des temps courts, pour ce qui est de la boucle d’engagement, ainsi que sur des temps longs autour de mécaniques globales. Les récompenses, les petites victoires et autres bons points servent à engager l’apprenant, étape par étape. Toutefois, il faut aussi penser la formation gamifiée sur un temps long et mettre en place un scénario de formation qui donne envie d’aller jusqu’au bout.

Cela ressemble à quoi, d’apprendre en jouant ?

Attention, ce type de formation n’est absolument pas réservé aux gamers et autres spécialistes du jeu vidéo. Mais il est vrai qu’à l’autre bout de la chaîne, les éditeurs de jeux online grand public se tournent de plus en plus vers les serious games et la gamification des parcours de formation. Et pour cause, ils ont inscrit dans leur ADN cette quête de l’engagement, de la poursuite du jeu, qui doit emporter les joueurs du début à la fin, sans abandonner en cours de route. Car en formation comme dans un jeu vidéo, l’important est de créer une expérience dédiée à l’apprenant/joueur. On rentre dans cet UX qui infuse le digital de part et d’autre. Toutefois, pour gamifier, il n’est pas toujours besoin de passer par de gros budgets de développement.

Philippe Lacroix donne l’exemple bien connu du Trivial Pursuit pour parler de gamification en formation. En effet, dans ce jeu, le but n’est pas tant de réponde aux questions que de remplir le premier ou la première son camembert, et d’arriver au centre du plateau de jeu. Et de poursuivre : « la gamification consiste donc à transformer la difficulté d’une question et l’effort nécessaire pour y répondre en mécanique visant à atteindre un objectif récompensé ».

Les bons alliés sont les récompenses aux moments clés, la mise en place de défis ou de challenges, sans pour autant perdre l’objectif premier, l’apprentissage. En effet, ces différents éléments doivent être au service de la formation et non remplacer la formation. Enfin, il est toujours bon de mettre en place une bonne narration. C’est un principe important en formation, comme en marketing d’ailleurs. Du point de vue des neurosciences, notre cerveau parvient mieux à retenir les informations dès lors qu’elles ont des liens entre elles. Comme nous le rappelle Philippe Lacroix, auteur également de Neurolearning, il est plus difficile pour notre cerveau de retenir une suite de chiffres sans lien logique plutôt que la phrase fétiche des instituteurs et institutrices « Mais où est donc Ornicar ». Au-delà du procédé de mnémotechnie, l’important est de faire le lien entre les différentes informations, pour un meilleur ancrage au sein de la mémoire.

Serious game et gamification, on parle de la même chose ?

Lorsque l’on parle de serious game et gamification, nous sommes bel et bien dans des notions proches en termes de formations digitales. Toutefois, si le serious game a forcément des éléments de gamification dans son fonctionnement, tous les parcours de formation dotés d’éléments de gamification ne sont pas des serious games. En formation, le jeu sérieux peut prendre plusieurs visages. S’il peut tout à fait se construire comme une quête narrative, comme un jeu de société ou un quiz ludique, il peut également prendre la forme d’un jeu de rôle, visant à intégrer les collaborateurs dans des scénarios prédéfinis. Pour cela, les nouvelles technologies comme la réalité virtuelle sont de bons alliés, permettant d’immerger le collaborateur dans des scènes où il sera à même d’interagir et apprendre les bons réflexes.

De grands espoirs sont donc aujourd’hui portés vers le serious game, dans l’éducation comme en formation. En effet, comme nous le disions, les concepteurs de jeux vidéo ont cette capacité extraordinaire d’immerger totalement les joueurs dans des mondes, souvent complexes, mais motivants, donnant envie de toujours revenir et de progresser dans les différentes étapes du jeu. Toutefois, jusqu’à présent, il est vrai que dès qu’il est question de jeux sérieux, bien souvent les esprits ont tendance à se fermer, et le ludique est souvent mis de côté pour l’éducatif.

Serious Game et jeux vidéo, comment les réconcilier ?

À l’heure de la réalité augmentée et des jeux vidéo en réseau, le jeu sérieux pourrait bien changer de visage. Prenons l’exemple d’Assasin’s Creed. Ce jeu vidéo bien connu a recréé, souvent avec beaucoup de minutie et de vraisemblance, la France des Croisades, la Florence de la Renaissance ou encore la Révolution américaine du XVIIIe. Des enseignants férus de jeux vidéo s’en sont même servis pour illustrer leurs cours d’histoire, sans pour autant oublier de noter les invraisemblances et espérant qu’un jour, Ubisoft sortirait une version d’Assasin’s Creed sur laquelle il puisse véritablement s’appuyer en cours. C’est chose faite avec The Discovery Tour by Assassin’s Creed : Ancient Egypt, un nouveau mode de jeu à venir dans Assasin’s Creed Origins dans lequel il est possible d’avoir un mode exploration pour découvrir l’Égypte Antique grâce à des visites guidées. « Assassin’s Creed a toujours exploré des périodes charnières de l’histoire, de la Troisième Croisade à la Renaissance italienne et cette année l’Égypte antique » déclare Jean Guesdon, Directeur Créatif d’Assassin’s Creed Origins. « Offrir le Discovery Tour by Assassin’s Creed : Ancient Egypt est un rêve qui devient réalité pour nous : un mode de jeu éducatif spécifiquement conçu pour que les gens en apprennent davantage sur l’histoire incroyable de l’Égypte antique, à travers une expérience interactive rendue possible par un jeu vidéo. »

La gamification et les serious game ont donc un bel avenir devant eux, et pas seulement en formation et en éducation. En effet, ils demeurent des outils pédagogiques, à même de transmettre des notions importantes et de sensibiliser sur des enjeux d’utilité publique, comme la formation aux premiers secours par exemple. La gamification est également un ressort efficace pour l’animation de brainstorming et autres grandes réunions. Elle permet de ponctuer et d’animer, tout en conservant la motivation et l’attention des participants. De quoi remettre avec plaisir en entreprise les Legos à l’ordre du jour ! 

Article rédigé par Aurore BISICCHIA
pour Wojo, Business Humanizer

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