Malgré la loi de 2017 qui sanctuarise un droit des salariés à la déconnexion, plus de 78% des cadres1 avouent consulter leurs emails pendant leurs loisirs. Cela empire chez les professions libérales et les dirigeants, avec respectivement 89% et 90% de « non-déconnectés ». Pourquoi n’arrive-t-on pas à se déconnecter pendant les vacances ? Quelles sont les pratiques inspirantes pour passer des vacances ressourçantes et utiliser notre temps de repos… à se reposer ?

Une loi pour déconnecter, seriously ?

Chers travailleurs, chères travailleuses, on espère que ne lisez pas cet article pendant votre temps de repos. Savez-vous que depuis janvier 2017, vous disposez d’un droit légal à la déconnexion, voté dans le cadre de la loi Travail ? Elle vise à inciter les salariés à se couper de leur matériel informatique professionnel pendant leurs heures de repos afin de recharger les batteries… Pendant qu’ordinateurs et smartphones pro rechargent les leurs. Et vous, employeurs, connaissez-vous vos obligations en matière d’incitation à la déconnexion ? On vous fait le topo avant de vous donner des conseils pour mettre ça en place dans les règles de l’art.

Quelles dispositions prévoit la loi Travail sur le droit à la déconnexion ?

Elle vise à protéger la santé mentale et la vie personnelle des salariés en encadrant l’utilisation des outils numériques professionnels en dehors des heures de travail. Cette loi concerne toutes les entreprises de plus de 50 salariés, privées ou publiques. Elle s’applique à l’ensemble des salariés, y compris les cadres.

Concrètement, la loi impose aux entreprises de :

  • Négocier avec les représentants des salariés un Accord collectif d’entreprise (ACE) ou une charte d’entreprise portant sur le droit à la déconnexion. Cet accord définit les modalités de mise en œuvre du droit à la déconnexion, notamment les horaires pendant lesquels les salariés ne sont pas tenus de répondre aux emails ou aux appels professionnels.
  • Respecter les temps de repos et de congés des salariés. Cela signifie que les entreprises ne doivent pas solliciter les salariés pendant leurs congés ou leurs jours de repos, sauf en cas d’urgence réelle et avérée.
  • Mettre en place des actions de sensibilisation sur le droit à la déconnexion auprès des salariés afin de les encourager à se ressourcer en dehors du travail.

En cas de non-respect de la loi, les entreprises s’exposent à des sanctions pénales. Le Code du travail prévoit une amende de 7 500 euros pour une première infraction et de 15 000 euros en cas de récidive.

🧐 Notons que la loi sur le droit à la déconnexion ne vise pas à interdire l’utilisation des outils numériques professionnels en dehors des heures de travail. Il s’agit de favoriser un usage raisonné de ces outils, afin de préserver la santé mentale et la vie personnelle des salariés.

Droit à la déconnexion : un bilan en demi-teinte et des défis à relever

Adoptée en 2016 pour protéger la santé mentale et l’équilibre vie pro/vie perso des salariés, la loi sur le droit à la déconnexion peine à trouver sa place dans les entreprises. Si la France est pionnière en légiférant sur ce sujet, la mise en œuvre reste peu tangible, notamment chez les cadres.

À lire aussi : Comment apprendre à dire « Non ! » au bureau ?

La généralisation des outils numériques collaboratifs et l’absence de mesures pour les entreprises de moins de 50 salariés compliquent la déconnexion. Quant aux entrepreneurs, la dépendance à leur activité rend la coupure totale difficile.

Cependant, la flexibilité offerte par ces outils peut être un atout pour l’organisation professionnelle. Des actions de sensibilisation, des chartes d’entreprise ou des systèmes d’astreinte peuvent limiter les risques psychosociaux liés à la difficulté à déconnecter.

Le droit à la déconnexion est un enjeu majeur pour le bien-être des travailleurs. Pour qu’il devienne une réalité, il est important de poursuivre les efforts de sensibilisation et de mettre en place des mesures adaptées.

Les risques psychosociaux liés à la difficulté à déconnecter pendant les vacances

L’hyperconnexion permanente, loin d’être un signe de modernité, peut s’avérer un véritable fléau pour la santé mentale et physique des travailleurs. Accrochés à leurs smartphones et ordinateurs, même pendant leurs temps de repos et leurs congés, de nombreux salariés s’exposent à des risques psychosociaux.

Stress, anxiété, insomnie, épuisement professionnel, burn-out… La liste des maux liés à la difficulté à déconnecter est longue. Cette situation est souvent favorisée par une culture d’entreprise qui valorise la disponibilité permanente. Elle a des répercussions graves sur la santé physique et mentale des individus. Fatigue et manque d’activité en plein air nuisent autant à l’équilibre physique que psychologique.

Outre les impacts sur la vie personnelle, la difficulté à déconnecter nuit également à la performance professionnelle. En effet, un salarié constamment sollicité et stressé finira par avoir du mal à se concentrer, à être créatif et à prendre des décisions judicieuses. Il est donc primordial qu’entreprises et individus prennent conscience des dangers de l’hyperconnexion et favorisent la déconnexion.

Les bonnes pratiques inspirantes pour – vraiment – se déconnecter pendant les vacances

Voici des idées et des exemples à imiter un peu, beaucoup, voire passionnément. Petit tour d’horizon de bonnes pratiques à déployer côté employeur, et des réflexes à intégrer dans son quotidien de salarié pour partir en congés le cœur léger.

Conseil 1 – Former et sensibiliser à la déconnexion

Face aux défis de la mise en œuvre du droit à la déconnexion, la formation et la sensibilisation des salariés et des managers apparaissent comme des solutions essentielles. En effet, comment favoriser la déconnexion si on ne comprend pas ses enjeux ? Voici quelques suggestions d’actions concrètes que les entreprises peuvent mettre en place :

  • Ateliers sur la gestion du temps et du stress. Ces ateliers peuvent aider les salariés à apprendre à gérer leur temps plus efficacement et à réduire leur niveau de stress. Cela peut les aider à se sentir plus à l’aise pour se déconnecter du travail en dehors des heures de travail.
  • Campagnes de sensibilisation sur le droit à la déconnexion. Ces campagnes peuvent aider à sensibiliser les salariés à leur droit à la déconnexion et à les encourager à en profiter pour s’évader… vraiment !
  • Mise en place d’une charte du droit à la déconnexion. Cette charte peut définir les attentes de l’entreprise en matière de déconnexion et les mesures qui seront prises pour les faire respecter.
  • Créer une culture d’entreprise favorable à la déconnexion. Ce point est essentiel pour que les salariés se sentent à l’aise afin de profiter de vacances zen, sans culpabilité ou crainte d’être considérés comme des tire-au-flanc. Cela peut se faire en communiquant de manière positive sur le respect des temps de repos, en limitant l’usage des outils numériques en dehors des heures de travail. Vous trouverez plus loin dans cet article des exemples inspirants d’entreprises qui ont osé !

Conseil 2 – Cessons de nous croire indispensables

L’un des pires ennemis de la déconnexion est la crainte de montrer que nous ne sommes pas indispensables à la marche de l’entreprise, ou de rater une information essentielle. Les Anglo-Saxons appellent cette anxiété FOMO, pour fear of missing out. En bref : la peur de manquer un truc. Celle qui conduit au présentéisme, mal très français. Bah oui, réfléchissons. Si la terre ne s’arrête pas de tourner lorsque l’on met plus de deux heures à répondre à un email, cela ne remet-il pas en question notre incroyable efficacité ? Difficile dilemme…

Une attitude contre-productives

Cette crainte conduit 78% des cadres à consulter leurs mails pendant leurs vacances pour s’assurer qu’il n’y a pas de problème. Mention spéciale aux 14% de cadres qui avouent faire de même, sans raison particulière. Juste pour le plaisir de prendre un petit shoot de stress peut-être ? Ne serait-il pas temps d’apprendre à déléguer et à lâcher prise ? Cela s’avère d’autant plus facile lorsqu’on choisit de planifier ses vacances en amont. On intègre ainsi progressivement son back-up dans les semaines qui précèdent afin de faciliter la passation.

On recommande aussi de pratiquer la méditation en pleine conscience, un outil intéressant pour prendre du recul sur ses missions afin de se concentrer sur l’essentiel. Des ateliers de formation sur la gestion des tâches et du temps seront aussi très utiles pour les plus accrochés à leurs smartphones et e-mails.

Conseil 3 – Faites le tri et apprenez à déléguer avant de partir pour déconnecter pendant vos vacances !

Ce conseil complète le précédent. Si l’on n’est pas indispensable (du moins pas le temps de nos vacances détente), c’est que d’autres collaborateurs peuvent assurer nos missions pour la durée de notre absence… À condition toutefois de faire le tri entre les dossiers nécessitant un suivi, et ceux qui attendront notre retour de vacances d’été (ou autres). Pour les premiers, prenez le temps de briefer vos collègues sur vos tâches les plus urgentes. Vous serez moins stressé pendant votre absence, et la reprise après vos vacances sera plus douce. Pour les deuxièmes, prévenez vos interlocuteurs de vos congés imminents et convenez ensemble d’un planning de travail à votre retour. Tout le monde y gagne !

Conseil 4 – Planifiez vos vacances… ou ne planifiez rien du tout 

Quand on parle d’organiser ses vacances d’été (ou d’autres vacances dans l’année), il y a deux écoles.

  • Ceux qui planifient tout dans les moindres détails, épluchant les blogs et guides de voyage afin d’organiser leurs activités avant le départ. Vacances à la mer, vacances à la montagne, vacances exotiques, vacances en camping… Ils ont tout orchestré afin d’optimiser chaque minute de leur séjour loin du bureau.
    🎉 Avantages ? Un agenda de vacances aussi rempli qu’un agenda professionnel ne laisse aucune place au travail, justement.
  • Ceux qui ne planifient rien, réservent leur billet d’avion au dernier moment et partent la fleur à la serviette. Acheter un billet d’avion, choisir sa destination, trouver des activités, réserver son hébergement ? Ils préfèrent attendre les offres de dernière minute, et définir leur programme au fil de leurs envies une fois sur place.
    🎉 Avantages ? Ils travaillent leur lâcher-prise, une compétence à cultiver dans notre monde hyperconnecté et individualisé. Un lâcher-prise qui leur sera précieux après les vacances… En se souvenant que tout s’est bien passé en leur absence. Ils ne se sentiront donc pas obligés de repartir bille en tête sur des journées à rallonge.

Conseil 5 : Prévoyez des activités incompatibles avec le travail pendant vos vacances

Un excellent moyen de faire une (vraie) pause et de ne pas penser au travail pendant vos vacances est de planifier des activités qui rendent impossible de le faire. Vous voulez des idées ? En voici !

  • Participer à un cours ou à un atelier. Apprendre une nouvelle compétence ou explorer un nouveau passe-temps est un excellent moyen de vous concentrer sur le moment présent.
  • Faire du bénévolat. Donner de votre temps à une cause qui vous tient à cœur permet de vous sentir bien et de vous connecter avec une communauté qui partage vos valeurs.
  • Planifier une aventure. Sortez de votre zone de confort ! Voyage en camping, randonnée, escapade dans une nouvelle ville, visiter de nouveaux endroits, explorer de nouveau pays, vous aideront à oublier le travail et à vivre pleinement le moment présent.
  • Programmer des excursions. Difficile de répondre à l’e-mail ou au SMS de Machin quand on est en sortie spéléo, au milieu d’une voie ferrata, en cours d’initiation au cerf-volant ou en sortie équestre. L’idée n’est pas de vous faire un programme de découvertes tous azimuts (quoique !) mais de prévoir des plages horaires où il vous sera matériellement impossible d’être disponible pour votre travail. Ce qui tombe bien puisque vous êtes en vacances entre amis / en famille / en solo, et donc… en vacances.
  • S’éloigner des réseaux au sens propre. Si vous pouvez passer vos vacances en pleine nature, sur une île perdue au milieu de l’océan, dans un endroit où le réseau passe peu voire pas du tout, c’est le super banco ! Certains hébergements en font même un argument marketing en bloquant les connexions à Internet dans leur établissement. Une posture radicale, mais qui garantit une profonde digital detox.

Ces entreprises qui jouent à fond la carte de la déconnexion

Certains salariés doivent apprendre à s’éloigner de leurs outils professionnels afin de gagner en sérénité lorsqu’ils s’éloignent du bureau. Certaines entreprises prennent alors le smartphone par les antennes. Elles mettent en place des mesures radicales pour obliger leurs collaborateurs à déconnecter pour de vrai. À ceux qui s’indignent au nom du libre arbitre, rappelez-vous que c’est pour la bonne cause. Celle de la santé mentale, du bien-être et de l’équilibre vie pro / vie perso.

Conseil 6 – Jouez-la comme les Coréens

Pour obliger les fonctionnaires de Séoul à partir en week-end, la Corée du Sud éteint tous les ordinateurs à 19h00 le vendredi soir. Paf. Une mesure pour le moins radicale, qui a fait beaucoup grincer des dents, sans pour autant faire reculer le gouvernement. La transition a été adoucie en prévoyant une mise en place progressive sur trois mois. D’abord extinction à 20h00, puis 19h30 avant de se stabiliser à 19h00.

Conseil 7 – Belles soirées garanties chez les Allemands

Chez nos voisins, le constructeur Volkswagen n’y va pas avec le dos de la cuillère. L’entreprise coupe carrément les serveurs reliant sa flotte de smartphones de 18h15 jusqu’à 7h le lendemain. S’il y a une urgence… eh bien, elle attendra. En France, où nombre de cadres démarrent leur journée entre 8h30 et 9h, on en voit certains s’évanouir à l’idée de devoir boucler leur journée aussi tôt. Rassurez-vous, la mesure ne concerne (pour l’instant) que 1 150 de 190 000 salariés du groupe, tous non-cadres. L’idée mérite d’être étudiée. N’est-ce pas un moyen d’encourager l’anticipation afin d’éviter l’improvisation, qui conduit bien souvent aux charrettes ?

Conseil 8 – Garantir un retour de vacances en douceur

Le constructeur allemand Daimler y va aussi franco avec son initiative « Mail on Holiday ». Afin d’encourager ses collaborateurs à profiter de vacances paisibles, ce programme efface tous les mails qui arrivent pendant leurs vacances. Non seulement personne n’est dérangé pendant ses congés, et chacun.e peut déconnecter pendant ses vacances. Et bim, place nette pour la rentrée. Les expéditeurs reçoivent en retour un message les informant de la manœuvre, accompagné du contact d’un autre salarié présent au bureau. Finie l’angoisse du retour des vacances sous une avalanche d’urgences accumulées pendant les congés. Le back to reality au prend une toute tournure, n’est-ce pas ? Une idée qu’on adore, et qui évite ce genre de rentrée une fois les vacances terminées…

Conseil 9 – Des astreintes qui préservent le repos

Certaines sociétés favorisent la déconnexion (et la décontraction) de leurs salariés, ainsi que des vacances reposantes, en prévoyant un planning d’astreinte. À tour de rôle, chacun sait quand il doit garder l’œil sur son smartphone afin de gérer d’éventuelles urgences. Cette initiative nécessite de bons outils collaboratifs et un partage d’informations efficace. Elle a le mérite de libérer totalement ceux qui ne sont pas d’astreinte. Ainsi, ils déconnectent vraiment pendant la majorité de leurs vacances. Ce système sera particulièrement pertinent dans les petites structures, ou au sein d’équipes projet où la réactivité est indispensable

Si une urgence nécessite de travailler durant vos congés, rendez-vous dans l’un des 300 espaces du réseau Wojo. Des bureaux privatifs ou des espaces de coworking sont proposés à la demi-journée ou à la journée complète. Vous y trouverez une connexion performante, du mobilier ergonomique et de bonnes conditions pour bien travailler… Avant de retourner vous reposer.

Conseil 10 – À bas la fonction « Répondre à tous »

Véritable plaie de la vie en entreprise, la fonction « Répondre à tous » oblige dix personnes à être témoins des échanges entre Machin et Bidule, sur un sujet qui n’intéresse souvent qu’eux. Ce fléau conduit à l’engorgement des boîtes mails et à la désinformation des salariés. Forcément, qui ne serait pas découragé par la lecture de 350 mails quotidiens ? À tel point que le cabinet américain Nielsen a même envisagé de l’interdire dans les échanges… Sans aller toutefois jusqu’au bout. La mesure semble difficile à appliquer, mais mérite toutefois d’y réfléchir afin d’encadrer l’utilisation de cette fonction. De plus en plus d’entreprises déploient des chartes de bonne utilisation des outils numériques. Elles incitent les salariés à n’y recourir qu’en cas de réelle nécessité. Deux avantages à cette bonne pratique : éviter les notifications pendant ses congés afin de déconnecter pendant les vacances, et trouver une boîte mail relativement vide à son retour.

Le mot de la fin

Vous avez tout noté ? Les prochains congés vous offrent une parfaite occasion de mettre ces bonnes idées en application ! On vous souhaite donc d’excellentes vacances zen et une déconnexion salvatrice ! Rappelons néanmoins qu’il n’existe pas de solution unique pour s’obliger à déconnecter durant son temps de repos. Les entreprises doivent trouver une combinaison d’outils, de formations et de mesures organisationnelles, afin de répondre aux besoins spécifiques de leurs salariés et de leur culture d’entreprise pour déconnecter pendant les vacances.

1 – Sondage IFOP « Les cadres et l’hyperconnexion », juillet 2017

Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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