Il y a le camp des « Et si on essayait ? », ceux pour qui c’est une évidence, et ceux qui disent « Moi, jamais ! ». Travailler en famille, cela veut dire se voir tous les jours ou presque, partager le quotidien familial et celui du bureau : à la clé, overdose ou osmose ? Plusieurs membres de la communauté Wojo nous racontent comment ils vivent ce mélange des genres, et quels avantages et inconvénients ils voient à travailler en famille.

Pendant longtemps, se lancer dans la vie professionnelle revenait bien souvent à reprendre un flambeau de génération en génération. On reprenait le commerce ou l’exploitation familiale, on entrait en apprentissage à l’usine où travaillait Papa, on faisait ses preuves dans l’entreprise fondée par Grand-Papa… Mais ça, c’était avant. À l’ère où l’individu est roi, où aucune carrière ne ressemble à une autre, où l’équilibre vie professionnelle vie personnelle est au cœur des préoccupations des travailleurs, mélanger la famille et les affaires apparaît nettement moins évident.

Mais pas pour tout le monde ! Chez Wojo, la communauté fourmille de couples, fratries ou parents-enfants… des profils attachés à la convivialité au travail, logiquement attirés par les valeurs portées par le coworking.

Qui ne se ressemble pas s’assemble mieux

Au cœur des histoires de famille livrées par nos membres, la complémentarité apparaît comme l’ingrédient numéro 1 d’un tandem réussi. Laure Gosset-Grainville, fondatrice d’Easyflat, travaille depuis quinze ans dans l’immobilier comme indépendante. Son mari, auparavant à la direction commerciale dans la grande distribution alimentaire, l’a rejointe il y a deux ans. « On se complète très bien, car lui vient d’un univers où les chiffres sont rois, il est très à l’aise dans les estimations et les statistiques, explique Laure. Moi qui viens du terrain, je cultive plutôt l’empathie avec mes clients pour les accompagner dans leur projet immobilier, donc on se répartit les dossiers en fonction de nos sensibilités, et cela nous convient bien à tous les deux. En revanche, je l’ai aidé à progresser en accéléré sur les compétences techniques de l’immobilier, comme l’expertise juridique, la législation, la connaissance des marchés… en le faisait bénéficier de mes années d’expérience. »

Même son de cloche chez Mehdi et Ali Berra, deux frères qui ont cofondé l’application Tagether, un réseau social de proximité qui met en relation les commerçants et leurs clients. « Nous venons tous les deux de la finance, mais dans des métiers différents, explique Medhi. J’étais en finance de marché, où l’objectif est d’aller le plus vite possible, alors qu’Ali vient de la banque d’affaires où l’on prend le temps d’analyser avant de décider. Travailler avec lui m’a appris à réfléchir davantage avant d’agir, et cela me rend plus performant. » Ali surenchérit : « Moi c’est exactement l’inverse : j’ai toujours travaillé dans un univers très formaté, très voire trop structuré, et Mehdi m’a aidé à libérer ma spontanéité, qui est essentielle quand on monte un projet. »

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L’obligation de résultat, le défi des sœurs de et fils de ?

Quand on a un, voire plusieurs membres de sa famille déjà installés dans l’entreprise, la pression peut être difficile à gérer pour ne pas être catalogué comme « pistonné » quand on est le dernier arrivé. 

Monique Roppa, office manager chez Wojo, a deux fils qui travaillent eux aussi chez Wojo. « C’est assez exceptionnel, reconnaît-elle en souriant, mais ça s’est fait de manière naturelle. Florian a effectué un stage de trois mois dans l’équipe digitale il y a plusieurs années. Peu après son départ, Adrian, son petit frère, a postulé pour un poste au sein de l’équipe digitale aussi. Nous ne portons pas le même nom, et ni lui ni moi n’avons mentionné notre lien de parenté pour ne pas influencer le processus. Quand la DRH m’a annoncé qu’elle l’avait sélectionné, je lui ai alors expliqué notre lien de parentéEt quand Florian est rentré de son année à l’étranger, il y avait un autre poste ouvert qui lui a été proposé, et il a choisi de revenir. Je ne les ai pas recommandés, ils ont fait leurs preuves tout seuls, et je suis très fière d’eux pour cela. » Depuis, chacun a trouvé sa place et la famille est l’objet de taquineries bienveillantes du reste de l’équipe. « Lors de notre embauche, Wojo (ex-Wojo) était encore une toute petite société, explique Adrian, et notre noyau familial se fondait bien dans l’esprit start up de l’époque. Les nouveaux arrivants sont surpris de comprendre que nous sommes de la même famille, mais ils trouvent que cela renvoie une image positive et conviviale de Wojo. »

Viens, on se met la pression en famille

Chez Bayes Impact, le son de cloche est un peu différent, mais la pression ne vient pas de là où on l’attendrait. Pascal Corpet, cofondateur de cette organisation non-gouvernementale qui met la data et l’IA au service de problématiques sociales, a embauché il y a quelques années son petit frère Cyrille comme ingénieur informatique. Un pari qui satisfait tout le monde, mais qui suscite chez l’un comme chez l’autre son lot de questions existentielles. « Dans mon rôle de manager, je me fixe deux missions principales : s’assurer que l’exécution est bien faite, et épauler les équipes pour les faire grandir, explique Pascal. Quand Cyrille est arrivé, j’avais beaucoup d’espoir pour lui, et j’ai toujours cette envie de le booster, de lui dire d’aller plus loin. C’est encore plus présent du fait que ce soit mon frère : je me mets la pression, j’ai l’impression de ne pas en faire assez avec lui pour l’aider à se développer ! Quant à Cyrille, il redoutait qu’on l’accuse d’être en excès de confiance parce qu’il est mon frère. Il est venu nous en parler et nous l’avons rassuré là-dessus : c’est avant tout un bon ingénieur, et les équipes sont 100% à l’aise avec notre lien de parenté. Certains m’ont même demandé si je n’avais pas une sœur disponible la dernière fois qu’on a lancé un recrutement ! »

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De l’importance d’oxygéner les relations avec des bureaux partagés

Chez tous revient la même rengaine : travailler ensemble, c’est super, mais pas en huis-clos. « À l’arrivée de mon mari dans la société, nous avons pris un bureau fermé, raconte Laure, la spécialiste de l’immobilier, basée désormais au Wojo de Neuilly-sur-Seine. Mais cela n’a pas duré longtemps : à deux dans un bocal, on se gênait. Le coworking, c’est idéal. Tu rencontres des gens nouveaux tous les jours, et même si tu ne parles pas, le simple fait de les voir évoluer crée une dynamique qui nous sort de la famille et crée de nouveaux échanges. » Medhi et Ali confirment : « Travailler tous les deux, c’était une évidence, en revanche on sait qu’on a besoin de parler à d’autres personnes, de voir d’autres horizons. S’installer en espace de coworking nous permet aussi d’interagir plus facilement avec les freelances avec qui nous travaillons sur l’appli. » Quant au « clan Roppa-Joubert », s’ils se croisent souvent pendant la journée, chacun conserve son pré carré, et cultive ses propres relations au sein des équipes Wojo.

Confiance et communication, alliées de la paix des familles

Mais alors, qu’est-ce qui donne envie de travailler en famille ? Le partage d’intérêts communs ? Le fait de se connaître sur le bout de doigts ? Oui, mais surtout la confiance absolue que l’on porte à l’autre et la facilité à communiquer, qui reviennent comme une jolie rengaine dans les récits des uns et des autres. « Je sais que je peux compter sur lui », explique Pascal. « On se dit tout, même quand on n’est pas d’accord, pour trouver des consensus ensemble » expliquent Mehdi et Ali. « La clé c’est de savoir communiquer et se parler, avec douceur, de ne pas s’obliger à faire des choses ensemble quand on n’en a pas envie, raconte Laure. Et c’est très confortable quand on se connaît si bien ! »

Alors, n’y aurait-il que du positif dans le travail en famille ?

À les entendre, il semblerait, et ce n’est pas la famille Trump qui nous contredira, n’est-ce pas ? « Moi je le vis comme une expérience exceptionnelle : quelle chance de croiser mes fils tous les jours ! » confie Monique.  Du positif, oui, à condition toutefois de savoir garder du recul, de ne pas laisser le travail prendre trop de place en dehors du travail, justement. « C’est vrai que nous en parlons beaucoup en dehors du bureau, reconnaissent Florian et Adrian, mais on essaie de faire attention, surtout quand notre sœur est là ! » Pascal explique s’être fait un sang d’encre lorsque sa société a rencontré des difficultés il y a quelques mois. « Nous avons redouté ne pas pouvoir payer les salaires, voire de déposer le bilan. Mon frère, lui, ne s’inquiétait pas du tout, il savait qu’il retrouverait facilement du travail si nous devions mettre la clé sous la porte, mais moi, je m’en voulais de cette précarité que je risquais de lui imposer. » Tout est bien qui finit bien, personne n’a dû licencier personne et l’activité est repartie du bon pied.

Du côté de Wojo, c’est le choix des mots qui coince parfois. « Le seul moment où je suis parfois gêné, s’amuse Adrian, c’est quand je dois demander quelque chose à ma mère au milieu d’une réunion. Je ne peux pas dire « Maman », mais je n’arrive pas non plus à dire « Monique », c’est trop bizarre ! J’ai trouvé une pirouette, je l’appelle « Mère ». » 

Si on résume, travailler en famille c’est :

  • Enrichissant et stimulant, à condition de ne pas travailler en huis-clos, sinon on étouffe ! Les espaces de coworking apportent une réponse idéale à ces entreprises familiales en leur offrant de nouvelles opportunités de rencontre. 
  • Facile car on peut tout se dire et qu’on se connaît sur le bout des doigts, à condition de le faire avec douceur et intelligence.
  • Source d’étonnement pour les autres, mais finalement pas bien longtemps, et cela nourrit l’identité de l’entreprise de valeurs familiales créatrices de lien.

Alors, prêt.e à vous lancer aux côtés de votre maman, papa, sœur ou frère ?

MERCI À

Laure Gosset-Grainville a fondé Easyflat il y a 14 ans, un cabinet immobilier qui accompagne les clients sur plusieurs métiers : la chasse d’appartements, la vente de biens, le conseil en investissement immobilier et la gestion locative. Forte d’une expertise technique et législative, Laure place l’humain et la confiance au cœur de ses relations avec ses clients.

Mehdi et Ali Berra ont créé ensemble Tagether, une application qui met en relation les commerçants et leurs clients. Ces derniers reçoivent des bons de réduction chez leurs commerçants favoris après s’être pris en photo avec le produit ou le résultat du service qu’ils ont acheté chez eux. Tagether vivifie ainsi le commerce de proximité grâce à la géolocalisation, qui permet aux membres du réseau de trouver des commerces de qualité recommandés par leurs clients, à proximité de là où ils sont.

Pascal Corpet est le cofondateur de Bayes Impact, une ONG qui met la technologie et l’intelligence artificielle au service de problématiques sociales. Installée à Lyon, l’équipe accompagne notamment les chômeurs dans le retour à l’emploi.

Monique Roppa (Office Manager), travaille avec ses fils Adrian (Product Designer) et Florian Joubert –(Digital Project Manager) chez Wojo, premier réseau de coworking en France. Ils contribuent avec toute l’équipe à développer la workspitality au sein des espaces Wojo, et à imaginer des outils et services digitaux qui facilitent le quotidien des membres.

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Au fait, chez Wojo on ne fait pas qu’écrire !

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